Santé, handicap : qui sont les nouveaux ministres ?

Brigitte Bourguignon a été nommée Ministre de la Santé et de la Prévention et Damien Abad Ministre des Solidarités, de l'Autonomie et du Handicap. Découvrez les portraits de ces deux nouveaux ministres.

Charlotte Rothéa
Rédigé le
Santé, handicap : qui sont les nouveaux ministres ?
Santé, handicap : qui sont les nouveaux ministres ?  —  Le Magazine de la Santé


Qui est en charge de la Santé et du Handicap dans le nouveau gouvernement ? Le 20 mai dernier, le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler a annoncé la composition du gouvernement d'Elizabeth Borne. Et deux ministres ont retenu l'attention du Magazine de la santé : c’est Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé et de la prévention et Damien Abad ministre de la Solidarité, de l’autonomie et des personnes handicapées. Qui sont-ils ?

Ni médecin, ni énarque

Brigitte Bourguignon a obtenu une promotion au sein du gouvernement. À 63 ans, elle devient ministre de la Santé et de la prévention. Ni médecin, ni énarque, elle revendique ses débuts en tant que secrétaire médicale.   Elle débute sa carrière politique sous l’étiquette PS, dans le Pas-de-Calais en 2012. Dès 2017, elle rejoint En Marche. Elle devient présidente de la Commission des affaires sociales et commence à faire ses preuves à l’Assemblée nationale.

En 2020, Jean Castex la nomme dans son gouvernement, ministre déléguée à l’Autonomie des personnes âgées, pour un mandat de deux ans marqué par la crise sanitaire.
Brigitte Bourguignon s’efface derrière Olivier Véran. La loi sur le grand-âge promise par Emmanuel Macron, sans cesse repoussée est finalement abandonnée.

En janvier dernier, le scandale Orpea éclate et face au grand groupe privé de maisons de retraite, Brigitte Bourguignon est obligée de se faire entendre. "Non seulement, on ne va pas se contenter des explications lors d'un rendez-vous à une convocation, c'est une évidence, il y a beaucoup de questions qui se posent, mais c'est tout le groupe que nous allons interroger. Nous lançons une enquête IGAS qui est un organisme indépendant et une enquête financière de l'IGF, donc c'est une première. Il faut taper fort pour bien montrer qu'on ne fait pas n'importe quoi dans ce pays", explique alors Brigitte Bourguignon.

Priorité à l'accès aux soins

Pour la profession, sa nomination au ministère de la Santé ne marque pas de rupture et  les attentes sont nombreuses. "Il faut des annonces fortes, immédiates, de salaire, revaloriser le travail de nuit, le travail de week-end et surtout les conditions de travail" réagit la Professeure Agnès Hartemann, coordinatrice du collectif inter-hôpitaux au groupe hospitalier Pitié Salpêtrière.
"On nous reparle de productivité en ce moment, on nous reparle de l'hôpital entreprise, on y est toujours, donc les gens se sauvent. Il faut que les équipes qui sont encore là soient immédiatement renforcées pour que les conditions de travail des gens qui sont encore là où les étudiants qui sortent d'école d'infirmière aient envie de rester", poursuit-elle.

Brigitte Bourguignon devra faire ses preuves rapidement. L'une de ses priorités est l’accessibilité aux soins. Elle y consacre son premier déplacement, dans une maison de santé en milieu rural.

Premier député en situation de handicap

L'autre nomination est celle de Damien Abad. Il a débuté sa carrière la même année que Brigitte Bourguignon, mais lui vient de la droite. À son arrivée à l’Assemblée nationale en 2012, c’est le premier député en situation de handicap : il est né avec une maladie rare, l’arthrogrypose, qui provoque des raideurs articulaires.   

"Cette maladie n'est pas la raison d'être de mon engagement politique, bien au contraire, mais cela m'a permis d'avoir une force de caractère. Pour moi d'ailleurs, ce n'est pas une maladie, c'est quelque chose avec lequel je suis né et je vis avec. L'idée est de puiser dedans pour avoir une force de caractère suffisante pour justement affronter parfois la dureté des joutes politiques ou autre", commentait Damien Abad en 2012.

À 42 ans, Damien Abad est désormais ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des personnes handicapées. C'est un choix symbolique et un titre qui réjouit les associations de personnes en situation de handicap. 
"Il est évident que les personnes qui ont fait l'expérience d'un certain nombre de situations de handicap, qu'elles mettent au service de leur métier et de leur carrière politique, ne peut être qu'un plus puisqu'elles comprennent la situation d'un bon nombre de ces personnes. On peut le relever, mais néanmoins, il ne faudrait pas non plus faire du handicap une compétence", commente Stéphane Lenoir, coordinateur du collectif Handicaps.

La nomination de Damien Abad fait aujourd'hui polémique. Deux femmes l'accusent de viol pour des faits qui auraient été commis entre 2010 et 2011. Une plainte a été déposée en 2017 mais elle a été classée sans suite.

Le 22 mai, dans un communiqué de presse, le ministre a contesté les faits. Selon lui, il lui était impossible de commettre ces agressions en raison de son handicap.