Nouveau dépistage du cancer du sein : on vous explique à quoi vous attendre

La mammographie sera progressivement abandonnée au profit de la tomosynthèse, une mammmographie 3D. Celle-ci devra être doublée d'une autre technique en 2 dimensions, avec une meilleure performance à la clé.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le
La tomosynthèse permet d'obtenir une image en 3 dimensions, à partir de plusieurs clichés effectués en tournant autour du sein.
La tomosynthèse permet d'obtenir une image en 3 dimensions, à partir de plusieurs clichés effectués en tournant autour du sein.  —  Shutterstock

La Haute autorité de santé a enfin rendu son verdict sur la technique à recommander dans le dépistage organisé du cancer du sein. Pour rappel, celui-ci s'adresse à toutes les femmes de 50 à 74 ans, à raison d'un examen clinique et d'une mammographie tous les deux ans.  

Désormais, il associera deux techniques, la mammographie 3D par tomosynthèse et une autre technique reconstruisant les images en 2 dimensions (2D synthétique ou 2Ds).

Qu'est-ce que la tomosynthèse ?

La tomosynthèse 3D est tout simplement une technique d'imagerie. Elle permet d'obtenir une image en 3 dimensions, à partir de plusieurs clichés effectués en tournant autour du sein.

Jusqu'à présent, ce qui était préconisé dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein, était une mammographie classique, en 2 dimensions (2D) de façon numérique.         

Quels sont les avantages ?

La technique en 3D est plus performante : les clichés sont plus nets, donc plus facilement analysables par le radiologue. La détection des cancers est alors facilitée, avec un meilleur taux de dépistage. De plus, certains cancers peu vus sur la mammographie sont mieux détectés avec la tomosynthèse.

Enfin, elle diminuerait le nombre de faux positifs, autrement dits de détection de cancer alors qu'il n'y en a pas.

Cette technique est déjà largement utilisée en dehors du dépistage organisé, pour les femmes à haut risque de cancer du sein ou pour la surveillance d'un cancer. 

Qu'est-ce que cela change pour vous ?

La durée de l'examen est légèrement allongée, d'environ 15 minutes.   

La tomosynthèse nécessite toujours de comprimer le sein entre deux plaques, pendant que le tube à rayons X se déplace autour du sein pour reconstruire son volume.

Par conséquent, le temps de compression est lui aussi un peu rallongé, ce qui peut être très désagréable en cas de seins denses, mais de courte durée. C'est la raison pour laquelle il est recommandé de faire cet examen entre le 8e et le 12e jour après les règles, période où les seins sont moins sensibles. 

Quels sont les inconvénients et les risques ?

La Haute Autorité de Santé a longuement pesé les avantages et les risques, avant de statuer sur les recommandations. Elle a évalué différentes stratégies, associant ou pas à la tomosynthèse une des deux techniques en 2 dimensions, les derniers résultats ayant été publiés en février 2023.

Si le choix a pris du temps, c'est parce que l'association la plus efficace, tomosynthèse + 2D, exposait à davantage de rayons (c'est grâce à cela qu'elle était plus performante). Un risque inadmissible pour la HAS.

Autre inconvénient : en cas de seins très denses, la tomosynthèse n'est pas plus efficace que l'échographie. Cette dernière restait donc nécessaire chez une femme sur cinq.

Le verdict final relève du compromis. C'est l'association de la tomosynthèse avec la technique appelée 2Ds qui garantit une efficacité supérieure et un risque d'irradiation moindre. Cette recommandation devrait s'appliquer progressivement en France. 

Sources :

· HAS
· Edimark  
· Ecancer    
· Le généraliste