Boris Cyrulnik : « trouver un projet pour donner du sens à la situation »

Dans son livre, « Des âmes et des saisons », le neuropsychiatre décrypte l’interaction entre le psychisme et l'environnement. Dans le contexte de la crise sanitaire il explique pourquoi l’équilibre psychique en particulier celui des adolescents et des étudiants est si durement éprouvé.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

La réduction des relations sociales, poussée à l’extrême lors du confinement, constitue une véritable « agression psychique », selon Boris Cyrulnik. Car notre cerveau a un besoin constant d’interactions. Sinon, il s’atrophie.  

Du sens grâce aux rencontres et aux projets

Selon ce spécialiste, pour résister à la crise sanitaire, il est nécessaire d'avoir un projet qui crée une forme de stimulation pour donner du sens aux contraintes. A l’image des astronautes pour qui le confinement dans une navette spatiale représente l'aboutissement ultime de leur vie porfessionnelle. « Ils se confinent invraisemblablement et c’est la plus belle aventure de leur vie parce qu’elle a un sens ! », précise le neuropsychiatre.

Aujourd'hui, sans projets ni à court ni moyen terme, l’épreuve du confinement et de l'isolement est particulièrement douloureuse pour les étudiants. L'absence de projets les empêche de donner du sens à la situation : « Ils n’ont plus personne à qui parler, ils n’ont plus de rêve à réaliser », poursuit Boris Cyrulnik. « Alors que le sens ne peut être donné que par une rencontre et par un projet ! »

Rendre d'urgence un projet aux étudiants

Il faut donc tout faire pour leur rendre un élan. « On ne peut les réveiller que si on leur dit « on va rattraper le retard !, explique-t-il.  Il faut que tu travailles dix fois plus, on va faire des groupes pour se stimuler, avec un professeur ! Leur courage sera alors à toute épreuve. » Avec une véritable urgence alors que certains ont déjà décroché…