Covid long : les asymptomatiques eux aussi concernés ?

Les personnes qui développent un covid asymptomatique pourraient elles aussi souffrir d’un covid long avec des symptômes persistants comme de la fatigue, des maux de tête ou des troubles cardiaques, selon une nouvelle étude.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Ripio

Vous avez attrapé le covid, n’avez pas déclaré de symptômes et pourtant, vous pouvez être sujet au covid long. Un constat surprenant mais loin d’être rare, selon une étude rendue publique le 5 mars 2021. Elle montre en effet que près d’un tiers des covids longs, définis par la persistance de symptômes physiques et psychologiques pendant au moins 60 jours, concerne des patients initialement asymptomatiques.

Signée par des chercheurs des universités de Miami et d’Irvine en Californie (États-Unis), cette étude n’a pas encore été publiée dans une revue scientifique.

32% d’asymptomatiques parmi les covids longs

Le travail de ces scientifiques repose sur les données de santé de 1.407 patients californiens testés positifs au coronavirus par un test PCR, âgés de moins de 5 ans à plus de 80 ans. Aucun d’entre eux n’avait nécessité d’hospitalisation.

Et plus de 60 jours après l’infection, 27% (soit 382 patients) souffraient de symptômes persistants parmi une longue liste définie par les auteurs de l’étude : difficultés à respirer, douleurs à la poitrine, toux, maux de ventre, anxiété, douleurs au dos et aux articulations, fatigue, insomnie, troubles gastro-intestinaux, arythmie cardiaque, ou encore maux de tête. Mais le plus surprenant est que près d’un tiers d’entre eux (32%) n’avaient déclaré aucun symptôme au moment de l’infection, pendant les 10 jours qui avaient suivi un test positif.

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Les enfants également concernés

Qui sont ces asymptomatiques qui souffrent de covid longs ? Les auteurs de l’étude remarquent une tendance : les femmes caucasiennes et d’IMC normal seraient plus à risque de covid long. En revanche, toutes les classes d’âge semblent concernées, y compris les enfants.

Pour les patients hospitalisés, qui seraient 10% à souffrir de covids longs, ce sont aussi les femmes, en particulier les jeunes et souvent les allergiques qui semblent plus à risque de développer des symptômes persistants.

Lésion des tissus ou dérèglement immunitaire ?

Des observations à confirmer dans de prochaines études portant sur un plus grand nombre de patients. Il faudra aussi déterminer la cause de ces symptômes : s’agit-il de séquelles liées à la lésion des tissus d’un ou plusieurs organes ? Ou d’un dérèglement du système immunitaire ?

En attendant d’en savoir plus, cette étude est la première à s’intéresser aux patients qui n’ont pas eu besoin d’hospitalisation parce qu’ils ont développé une forme modérée, bénigne voire asymptomatique de la maladie.

"Urgence" de santé publique

Une problématique à étudier "de toute urgence" selon les auteurs car, à mesure que l’épidémie progresse et que le coronavirus contamine de plus en plus de personnes, le covid long risque de devenir un réel problème de santé publique. Et les personnes qui n’avaient jusqu’ici pas eu besoin de soins spécifiques au covid ont désormais besoin d’un suivi particulier.

En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) a d’ores et déjà recommandé la mise en place de traitements symptomatiques, de rééducations respiratoires et olfactives et de réentraînement à l’effort chez les patients souffrant de symptômes persistants.

Mais si vous ressentez des symptômes de covid long, sans avoir eu de symptômes initiaux et sans avoir été testé positif, comment savoir que le covid est en cause ? Une fois l’infection passée, et au moins 14 jours après la date présumée de l’infection, un test sérologique par prise de sang permet de savoir si vous avez déjà été en contact ou non avec le virus.