Covids longs : la HAS préconise de la rééducation et une prise en charge des symptômes

Pour mieux prendre en charge les patients qui souffrent de symptômes prolongés du covid, la Haute Autorité de Santé recommande des traitements symptomatiques et de la rééducation, notamment respiratoire.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / fizkes

Comment reconnaître et soigner les "covid longs" ? La Haute Autorité de Santé (HAS) publie ce 12 février les premières recommandations de prise en charge pour les personnes présentant des symptômes prolongés après un covid-19. Elle suggère une approche "personnalisée" coordonnée par le médecin traitant et une "place centrale" pour la rééducation, notamment respiratoire.

10% des patients à six mois

Ces symptômes peuvent survenir "même chez des personnes ayant fait des formes peu sévères" de la maladie. Ils sont divers et "peuvent évoluer de façon fluctuante", souligne la HAS.

L'autorité définit ces patients atteints de "symptômes prolongés" comme les malades atteints d'un covid confirmé ou probable qui ont encore au moins un symptôme initial quatre semaines après et dont aucun des symptômes ne peut être expliqué par un autre diagnostic.

Et il ne s’agit pas de cas isolés puisque selon des estimations préliminaires, "plus de la moitié des patients" pourraient être concernés quatre semaines après le début de la maladie et "plus de 10%" à six mois.

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Fatigue, toux, troubles neurologiques…

De quels symptômes s’agit-il ? "Les symptômes les plus fréquemment rencontrés sont une fatigue, des troubles neurologiques" (cognitifs, sensoriels ou maux de tête), des "douleurs et oppressions thoraciques", de la toux, une gêne respiratoire, des troubles du rythme cardiaque, de l'odorat et du goût, détaille la HAS.

Des femmes jeunes et allergiques

"On a souhaité réagir vite parce que la HAS s'est rendu compte que les patients étaient vraiment en errance diagnostique et que les médecins avaient besoin d'être outillés pour les prendre en charge", a expliqué lors d'une conférence de presse en ligne l'infectiologue Dominique Salmon, présidente du groupe de travail qui a élaboré ces conseils.

Il s'agit "surtout de femmes d'âge jeune (...) et souvent des allergiques", a-t-elle ajouté, sur la base des patients de la cohorte constituée à l'hôpital Hôtel-Dieu (AP-HP) à Paris. Cette particularité évoque des pistes hormonales ou immunitaires pour expliquer ces syndromes persistants.

Miser sur la rééducation

Comment soigner ces patients ? "Outre des traitements symptomatiques adaptés, la rééducation est un aspect important dans la prise en charge des patients présentant des symptômes prolongés", indique le document.

Il peut s'agir de "rééducation respiratoire en cas de syndrome d'hyperventilation", de "rééducation olfactive en cas de troubles de l'odorat persistants" ou encore de "réentraînement à l'effort (...) de façon progressive et adaptée".

La HAS recommande enfin de financer "des travaux de recherche" pour répondre aux "nombreuses questions scientifiques" qui persistent sur ces symptômes et la façon de les traiter.