VIH : une femme infectée après un rapport homosexuel féminin

Un cas de transmission du VIH suite à une relation sexuelle entre deux femmes a été décrit au Texas, d'après un rapport américain publié le 14 mars 2014. Ce cas rare de transmission entre deux femmes montre l'intérêt majeur de sensibiliser les femmes homosexuelles au risque existant de transmission du virus du sida.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Aucun singe du groupe traité avec le triple anticorps n'a été infecté par le VIH.
Aucun singe du groupe traité avec le triple anticorps n'a été infecté par le VIH.

Des rapports sexuels non protégés

Une patiente homosexuelle de 46 ans a été diagnostiquée séropositive au VIH, en avril 2012, très probablement contaminée par sa compagne elle même séropositive. Cette dernière ne prenait plus sa trithérapie depuis 2010 et les deux femmes continuaient sciemment d'avoir des rapports sexuels non protégés.

Outre les rapports oro-vaginaux, les deux femmes avaient des rapports violents parfois hémorragiques ou échangeaient leurs sex toys même pendant les périodes de menstruations, d'après l'étude publiée sur le site du Centers for Disease Control and Prevention (CDC), agence gouvernementale pour le contrôle et la prévention des maladies.

Il s'agit là d'une des toutes premières observations décrites dans la littérature de transmission du virus du VIH entre deux femmes, sans qu'aucun autre facteur de transmission soit impliqué.

En effet, la patiente contaminée n'avait pas eu de rapport hétérosexuel depuis plus de 10 ans, n'avait jamais été tatouée ou transfusée, ne se droguait pas, n'avait pas bénéficié de traitement par acupuncture et avait des rapports exclusifs avec cette compagne depuis plusieurs années.

Par ailleurs, le dernier test sanguin qu'elle avait réalisé lors d'un don du sang quelques semaines avant le diagnostic de séropositivité avait montré une sérologie négative pour le VIH.

Transmission du VIH : premier cas décrit entre deux femmes

Suite à la découverte de cette observation exceptionnelle, des tests épidémiologiques et virologiques ont été réalisés chez les deux femmes pour déterminer si le virus était similaire afin de confirmer ou non ce mode de transmission.

Les analyses ont montré une similitude de 98% en les deux virus du VIH (celui de la patiente et de sa compagne), rendant d'autant plus plausible cette hypothèse de transmission entre les deux femmes.

Devant la description de ce cas, les auteurs soulignent l'importance de sensibiliser les femmes homosexuelles quant au risque de transmission des infections sexuellement transmissibles comme le VIH par voie sanguine ou par les sécrétions sexuelles (sécrétions vaginales chez les femmes).

Cette prévention pourrait passer par des campagnes de sensibilisation en insistant sur la nécessité de prendre le traitement antirétroviral pour la personne séropositive et d'informer la population des différentes voies de transmission et des moyens de protection chez les femmes homosexuelles (utilisation d'un préservatif découpé, par exemple, pour chaque cunnilingus ou analingus, notamment s'il y a des lésions dans la bouche et pendant la période des règles).

Source : Likely Female-to-Female Sexual Transmission of HIV. Texas 2012. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. 2014 Mar 14; 63(10):209-12.