L'Institut Curie recrute Snoopy, son premier chien thérapeute

Pour apporter du réconfort aux malades du cancer mais aussi créer du lien entre les soignants et les patients, l'Institut Curie a adopté Snoopy, un chien de deux ans.

La rédaction d'Allo Docteurs avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Un thérapeute qui a du chien !
Un thérapeute qui a du chien !  —  Le Mag de la Santé - France 5

Il détend les patients en salle d'attente, déclenche des sourires avant un soin anxiogène, et fait un peu oublier le cancer. C'est Snoopy, la nouvelle "recrue" de l'Institut Curie à Paris.

C'est la première fois qu'un hôpital en France se dote d'un chien à temps plein, dans une unité de soins. D'autres pays, comme les Etats-Unis ou le Canada, recourent plus largement à ces animaux "thérapeutiques" ou de "médiation", essentiellement des chats et des chiens.  

Créer du lien entre soignants et patients

Toute l'équipe est aux petits soins avec Snoopy, un setter anglais noir et blanc de deux ans, adopté à la SPA. Arrivé mi-décembre à l'"Unité recherche, plaies et cicatrisation" du centre anti-cancer parisien, ce nouveau "collègue de travail", s'est vite intégré. Isabelle Fromantin, la responsable de l'équipe, insiste : "C'était un projet imaginé par tous les membres du service. (...) On s'est demandé comment créer du lien entre les soignants et les patients", explique l'infirmière-chercheuse.

"Dans un lieu où on est obligé d'aller souvent vite, il fait entrer une sorte d'humanité" et constitue un véritable soutien pour les malades et leurs proches, poursuit-elle.

Différentes études indiquent en effet que lors d'une thérapie, la présence d'un animal augmente la participation du malade. Il suffit de constater les réactions des patients en salle d'attente lorsqu'ils le voient débarquer, avide de câlins : son arrivée brise le silence, en déclenchant des conversations spontanées.

"Il m'apporte beaucoup de bien-être et de réconfort"

 À 75 ans, Laurette Duponchel, soignée à Curie pour un carcinome au pied, ne cache pas sa joie de le retrouver : "le voir m'apporte beaucoup de bien-être, de réconfort", s'illumine-t-elle. "Il peut aussi être bénéfique à ceux qui n'ont pas de famille, ou peu de visite", avance-t-elle. 

Parmi les futures missions de Snoopy : être aux côtés de malades qui le souhaitent peu avant un soin anxiogène, notamment des enfants. Pour des raisons d'hygiène et de sécurité, il ne rentre jamais dans les salles de soins et ne visite pas des patients trop fragiles.

Si l'arrivée de Snoopy a ravi nombre de malades, il a aussi permis de rapprocher des soignants qui se croisaient parfois dans les couloirs sans se connaître. L'adoption de ce chien s'inscrit aussi dans le cadre d'une étude chargée d'évaluer son bénéfice dans le cadre hospitalier. "On veut pouvoir mesurer le bien-être apporté à un patient par un compagnon à quatre pattes et voir s'il améliore réellement la qualité de vie au travail à l'hôpital", précise le Pr Steven Le Gouill, directeur de l'ensemble hospitalier de l'Institut.