La longue convalescence des grands brûlés

Après la chirurgie et les greffes de peau, les grands brûlés entament une longue phase de convalescence. Rééducation, vêtements compressifs, l'objectif est de favoriser la cicatrisation de la peau. Reportage dans un service de grands brûles.

Gabriel Bray
Rédigé le
Grands brûlés : une longue convalescence
Grands brûlés : une longue convalescence  —  Le Magazine de la Santé - France 5

Edgar Winchester a été brûlé au troisième degré sur près de la moitié de son corps. Après plusieurs greffes de peau, il a été pris en charge au centre de réadaptation de Coubert, en Seine-et-Marne, dans un service de grands brûlés.

L’accident s’est produit à Tahiti, à des milliers de kilomètres, avec une cuve de gasoil qui a explosé. Aujourd’hui, son quotidien est rythmé par des séances de rééducation.  

Améliorer l'élasticité de la peau

"Là où il y a des brûlures, sur la phase dorsale, la peau perd en élasticité. Elle se rétracte dans le sens de la fermeture, donc on essaye de travailler sur l’étirement de la peau", explique Rodolphe Walle-Altes, kinésithérapeute au centre de réadaptation UGECAM. 

Pendant toute la durée de la cicatrisation du patient, la peau se rétracte. C'est une période qui dure près de deux ans en moyenne et les six premiers mois sont déterminants. À ce stade, la peau est encore très malléable.

Avec deux séances quotidiennes, les progrès se font sentir pour Edgar. Pour la première fois depuis son accident, il parvient à se lever seul. 

"Il y a un mois, je n’étais pas comme ça. Il y avait des infirmières qui m’aidaient à me lever. C’était plus dur. Voilà, je suis en fauteuil roulant, je vais là où je veux, oui, il y a du mieux", confie Edgar Winchester. 

Des vêtements compressifs faits sur mesure

Comme Edgar, les grands brûlés doivent porter 23 h par jour des vêtements compressifs. C'est une confection sur mesure faite sur place par Murielle Takacs, technicienne d’appareillage. À la demande des médecins, cette couturière produit près de 6 000 pièces par an.  
"Ce vêtement va servir surtout à pallier les conséquences de l’évolution cicatricielle, à savoir les hypertrophies, c’est un gonflement de la cicatrice", explique-t-elle.

En comprimant les cicatrices des peaux brûlées, cela permet d'éviter aux patients des séquelles inesthétiques comme des gonflements ou des brides.

Depuis son arrivée, Edgar a retrouvé de la force dans ses mains. En moyenne, les patients hospitalisés ici restent 3 mois avant retourner à leur domicile, où ils poursuivront leur rééducation jusqu’à leur cicatrisation complète.