Le gouvernement s'engage à améliorer la protection de l'enfance

Après avoir annoncé la création d’un secrétariat d’Etat dédié le 25 janvier, le gouvernement entend notamment renforcer le suivi des enfants en difficulté.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Le gouvernement s'engage à améliorer la protection de l'enfance

"Le gouvernement entend mettre l'accent sur la prévention. Avant de se dire « il faut placer des enfants », essayons de mieux accompagner les parents", a indiqué le 28 janvier le nouveau secrétaire d'Etat à la protection de l'enfance, Adrien Taquet, lors d'une conférence de presse. Une feuille de route comprenant plusieurs grands axes sera soumise à une consultation dans les mois à venir et "finalisée" avant l’été. Son credo : accompagner les parents "dès la grossesse". L’idée phare d’Adrien Taquet, qui travaillera auprès de la ministre de la Santé, est de mettre en place "des parcours de périnatalité pour les parents" dès le 4e mois de grossesse.

Mieux lutter contre les maltraitances

L’autre grand projet de ce nouveau secrétariat est de "mobiliser contre les violences faites aux enfants", notamment en encourageant les citoyens à signaler les cas de maltraitance. Selon Adrien Taquet, seul un quart des personnes suspectant des violences contre un enfant donnent l'alerte.

L’accent sera également mis sur l'Aide sociale à l'enfance. Le gouvernement veut renforcer la formation des professionnels et réfléchir aux conditions de leur recrutement. "Aujourd'hui, on s'aperçoit que le minimum de formation nécessaire n'est pas forcément respecté, et que ça peut déboucher sur des situations de maltraitance", a expliqué Adrien Taquet.

Le mode d’accueil des enfants, en outre, sera étudié, voire repensé. "Le nombre de familles d'accueil est en baisse. Il y a une réflexion pour rendre plus attractif l'accueil en famille des enfants, parce que ça offre un cadre affectif que je pense approprié", a poursuivi Adrien Taquet. Celui-ci entend par ailleurs assurer une "exécution plus rapide" des mesures judiciaires de placement, dont les délais de prises en charge sont "assez hétérogènes". Enfin, le gouvernement voudrait ouvrir la question de l'adoption simple dans les familles d'accueil, une procédure qui reste encore très complexe.

Faciliter l’accès aux soins

La ministre de la santé Agnès Buzyn s’est également exprimée sur le sujet. En ce qui concerne l’éducation, elle a confirmé deux pistes avancées par le gouvernement en novembre 2018 : la prise en charge complète du parcours de soin des enfants de l'aide sociale à l'enfance d’une part, et un soutien pour accéder aux études supérieures d’autre part.

Agnès Buzyn a également indiqué que les enfants ayant "des difficultés pour accéder à la santé" pourront "voir un psychologue remboursé à 100%". La ministre en a profité pour ajouter qu’elle allait lancer une mission sur les centres médico-psychologiques (CMP), dont les délais de rendez-vous sont trop longs.

Fin 2017, on estimait que, 341.000 mineurs faisaient l'objet d'une mesure de protection de l'enfance en France, dont plus de la moitié étaient placés en institution ou dans des familles.