Faut-il créer un congé IVG ?

Dans une tribune publiée le 29 avril dans le Journal du Dimanche, une trentaine de personnalités appellent à la création d'un congé en cas d'interruption volontaire de grossesse.

Muriel Kaiser
Muriel Kaiser
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"Nous voulons que nos filles et petites-filles puissent avorter sans honte ni perte de salaire", stipule la tribune
"Nous voulons que nos filles et petites-filles puissent avorter sans honte ni perte de salaire", stipule la tribune  —  Shutterstock

Les femmes pourront-elles bientôt bénéficier d'un congé en cas d'avortement ? C'est en tout cas le souhait de nombreuses personnalités, qui demandent à avancer sur le sujet. Avocates, journalistes, féministes... toutes ont signé une tribune publiée sur le site du Journal du dimanche samedi 29 avril.

La tribune en question appelle à la création d'un congé en cas d'interruption volontaire de grossesse (IVG). En effet, actuellement, "les femmes doivent continuer de « se débrouiller » pour s’absenter, autrement dit poser une RTT ou se voir accorder un congé maladie qui les pénalise financièrement", rappelle la tribune.

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Changer la perception de l'avortement

Le timing de cette tribune ne tient pas du hasard. Les signataires rappellent que les partenaires sociaux de la branche Syntec (numérique et conseil) ont signé un accord prévoyant un congé de deux jours en cas de fausse couche, et que le groupe Carrefour a accordé trois jours à ses salariées pour le même motif, permettant aux femmes concernées de "ne pas être pénalisées financièrement par la perte de salaire impliquée par la pose d'un arrêt maladie, en déjouant le délai de trois jours de carence non payés".

Quid de l'IVG ? "Dans l'inconscient collectif, près de cinquante ans après sa légalisation, l'IVG résonne encore comme un acte subversif évoquant sexualité débridée ou gestion anarchique de sa fertilité, dans une société qui attend des femmes qu’elles soient organisées et précautionneuses", rapporte la tribune.

Une femme sur trois est concernée

"Ainsi conçu, le parcours d'IVG conserve un goût d'illicite dans le droit du travail, alors qu'il concerne une femme sur trois". Pour les signataires, "un congé dédié légitimerait et affirmerait ce droit fondamental qui s'exerce, aujourd'hui encore, clandestinement vis-à-vis de la sphère professionnelle". 

"Nous voulons que nos filles et petites-filles puissent avorter sans honte ni perte de salaire", concluent-ils. Parmi les signataires figurent notamment Elise Goldfarb et Julia Layani, créatrices du podcast Coming out, ou le cinéaste Radu Mihaileanu.

IVG : des sites pour vous orienter
IVG : des sites pour vous orienter  —  Le Mag de la Santé - France 5