Examen, diagnostic, recherche : un centre dédié à la lutte contre l'ostéoporose

L'ostéoporose est une maladie silencieuse jusqu’au jour où la fracture survient. Les causes de la fragilisation de l’os sont au cœur des recherches d’un centre médical unique en France, le centre Viggo Petersen de l’hôpital Lariboisière, à Paris.

Farah Kesri
Rédigé le , mis à jour le
Un centre expert pour lutter contre l'ostéoporose
Un centre expert pour lutter contre l'ostéoporose  —  Le Magazine de la Santé - France 5

Quelques années après sa ménopause, la densité osseuse de Florence Jarrier a fortement baissé. Depuis un an, elle est suivie dans ce centre de rhumatologie spécialisé dans les maladies osseuses.

C’est le Pr Martine Cohen-Solal qui la reçoit aujourd'hui. 

"J'ai pris un kilo, je marche tous les jours quand même, mais ce qui me gêne, ce sont les escaliers, j'ai peur de tomber dans l'escalier", explique Florence Jarrier. Cette peur est justifiée, car elle s’est déjà fracturée le col du fémur suite à son ostéoporose.

"Pour l’ostéoporose, le poids faible est un facteur de fractures, notamment lorsqu'il y a des chutes donc il vaut mieux avoir un poids normal", précise le Pr Martine Cohen-Solal. 

Un micro-scanner pour l'examen de densité osseuse

Il est essentiel de connaître les facteurs de risque du patient et surveiller sa densité osseuse pour adapter le traitement. Dans ce centre de rhumatologie, il est possible d’aller encore plus loin grâce à ce micro-scanner.  

"C'est exactement comme un grand scanner, la seule différence, c’est que vous ne faites pas entrer le patient, il n’y a que deux parties bien spécifiques, la cheville et le poignet", confie Sylvie Fernandez, infirmière de recherche clinique à l'hôpital Lariboisière à Paris.

Cet examen permet de révéler l’architecture fine du tibia au niveau de la cheville et celle du radius au niveau du poignet.

"Ici, en principe, c'est une corticale qui devrait être beaucoup plus dense et à l'intérieur vous avez des travées avec effectivement beaucoup d'espace, ce qui laisse supposer un os de faible densité (...), confirme Sylvie Fernandez.

Cette désorganisation fragilise l’os. Il n'est plus assez fort pour résister aux contraintes lors des mouvements. La moindre chute provoque la fracture. Mais le vieillissement ou la ménopause ne peuvent être les seules causes.  

Prescrire des traitements adaptés

C'est pourquoi dans ce même centre, des biopsies osseuses de patients sont étudiées pour analyser l’activité des cellules de l’os.

"On regarde les cellules qui sont ici, ce sont les cellules qui sont responsables du grignotage de l'os, on peut les voir, elles sont entrain de travailler. On voit ici, quand on regarde au plus fort grossissement, qu'on peut les observer, voir leur activité si elles sont grosses ou plus petites, combien elles ont de noyaux et grâce à ça, on peut les cibler", précise Amandine Picard, ingénieure biologiste à l'hôpital Lariboisière, à Paris.

"Parmi les femmes qui ont une ostéoporose, elles peuvent avoir soit une ostéoporose liée à une absence de formation osseuse, soit une augmentation de résorption osseuse. Là, maintenant, notre recherche permet d'adapter le traitement à chaque personne de telle manière à ce qu'il soit optimal, pour éviter cette désorganisation osseuse", conclut le Pr Martine Cohen-Solal. 

L’ostéoporose est à l’origine de près de 400 000 fractures chaque année en France. 39 % des femmes sont concernées.