En Seine-et-Marne, les PMI font face à une importante pénurie de médecins

En dix ans, les centres de Protection maternelle infantile, (PMI) ont perdu un quart de leurs effectifs. Dans ces conditions, impossible pour les médecins de remplir les missions qui leur sont attribuées. Reportage en Seine-et-Marne.

Solenn Guyomard
Rédigé le
Les PMI manquent de médecins
En Seine-et-Marne, les PMI face à une importante pénurie de médecins  —  Le Magazine de la Santé

Lis-Jenna est suivie par le médecin de la PMI depuis sa naissance. À cet âge, les professionnels de santé recommandent un rendez-vous par mois. Mais la petite fille n’en a qu’un tous les deux mois. Pour cause : une importante pénurie de médecins dans les PMI de Seine-et-Marne.

"On va suivre Lis-Jenna jusqu'à ses deux ans. On aurait aimé le faire jusqu’à six ans, mais on n’a pas les moyens, on est limité", déplore le Dr Virginie Richard, médecin de la PMI de Chelles. 

Un suivi de l'enfant et de sa famille

Le suivi médical des nourrissons est pourtant indispensable. Si en apparence le travail du médecin de PMI ressemble à celui d’un pédiatre, en réalité, il s’agit d’une prise en charge globale de la famille. 

"Notre rôle est d’essayer de comprendre ce qui se passe autour de l'enfant, d’avoir le temps d’écouter les parents", commente le Dr Virginie Richard.

La PMI ne peut pas répondre à toutes les demandes des familles. Sur les trois postes de médecins, un reste vacant depuis plusieurs années. Le centre doit donc en permanence rediriger les patients vers d’autres praticiens.

"On réoriente vers les centres de vaccination, mais on sait qu'ils sont pris. Trouver un médecin traitant, c'est parfois très difficile pour les familles", explique le Dr Valérie Vrosevic, cheffe de service à la PMI de Chelles.

30 médecins manquent à l’appel

En tout, dans les 14 PMI de Seine-et-Marne, 30 médecins manquent à l’appel. Le département multiplie les campagnes de recrutement et tente par tous les moyens d’attirer les soignants.

La Seine-et-Marne fait partie des départements les plus touchés par la désertification médicale. Chaque année, 75 médecins cessent leur activité contre seulement 25 installations.