Des chiens pourront-ils bientôt détecter les cancers du sein ?

Le projet "Kdog" devrait permettre, à terme, de détecter les cancers du sein précoces chez les femmes grâce à l'odorat de chiens spécialement entraînés. Où en est cette expérimentation ?

Rym Ben Ameur
Rédigé le
Chiens détecteurs de cancer : où en est l'expérience ?
Chiens détecteurs de cancer : où en est l'expérience ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Depuis plusieurs années, l'odorat super-développé des chiens est étudié pour aider à la détection de certains cancers. Le nom de cette expérimentation ? Le projet de recherche "Kdog". Mais de quoi s'agit-il réellement ? 

C'est un projet mené par la Dre Isabelle Fromantin, infirmière-chercheure à l'Institut Curie, depuis 2017. En étudiant l’odeur particulière des plaies tumorales du sein, lui est venue l'idée que ces odeurs pouvaient être repérées en amont du diagnostic cancéreux. 

Des résultats prometteurs

L’équipe de chercheurs de la Dre Fromantin a étudié ces odeurs, et a repéré des composants spécifiques, difficilement détectables par l’homme ou par les machines. Ils se sont donc tournés vers le flair très sensible du "meilleur ami de l’homme" et ont commencé à dresser des chiens pour identifier ces odeurs.

Lors du lancement du projet de recherche "Kdog", en 2017, Isabelle Fromentin et ses équipes obtiennent des résultats impressionnants. À l'époque, les chiens entraînés sont parvenus à reconnaître la totalité des échantillons posés en contact avec une patiente malade, grâce à leur odorat.

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Une phase d'étude clinique sur 1 000 femmes

Après ces premiers tests concluants, les chercheurs de l'Institut Curie sont ensuite passés à la phase d'étude clinique. Entre 2020 et 2022, ils ont effectué des recherches sur plus de 1 000 patientes, sur plusieurs mois et dans diverses conditions. Le but était d'observer la fiabilité des chiens dans la détection des odeurs spécifiques du cancer du sein et d'étudier la possibilité de généraliser ce type de dépistage à plus grande échelle.

Quels sont donc les résultats de cette étude clinique ? "Ce qu'on peut dire aujourd'hui, c'est que les chiens sont capables de détecter un cancer du sein par la sueur", affirme Isabelle Fromantin. "Pour autant, ils ne sont pas encore capables de faire un diagnostic. On a observé des problèmes de lassitude. Pour les chiens, c'est un jeu. S’ils réussissent, ils sont récompensés. Mais au bout d'un moment, ça ne les amusait plus, donc les résultats variaient", explique la cheffe de projet. 

Quel futur pour le projet "Kdog" ?

Pas de quoi abandonner les recherches pour autant. L'équipe de la Dre Fromantin compte poursuivre le projet "Kdog", tout en essayant d’améliorer ses paramètres d'étude. En attendant de futurs résultats prometteurs, il est indispensable de se tourner vers l'échographie et la mammographie pour diagnostiquer un potentiel cancer du sein. Des dépistages encore trop peu réalisés en France.