Covid : la levée des restrictions sanitaires est-elle justifiée ?

Le 22 février, le ministre de la Santé Olivier Véran listait les trois conditions nécessaires pour lever les restrictions. Alors que la fin du masque et la suspension du pass vaccinal sont depuis ce lundi actées, les données montrent que l'épidémie n'a pas dit son dernier mot.

Mathis Thomas
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Covid : la levée des restrictions sanitaires est-elle justifiée ?
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Depuis le début de l'épidémie, les données conditionnent les restrictions et allégements sanitaires. Depuis ce lundi 14 mars, le masque n'est désormais plus obligatoire et le pass vaccinal est suspendu dans la plupart des lieux clos en France. Pourtant, les objectifs sanitaires fixés par le gouvernement pour lever ces restrictions ne sont pas tous atteints. On fait le point.

Des levées de restrictions conditionnées

Interrogé par une mission d’information du Sénat le 22 février, le ministre de la Santé Olivier Véran avait alors conditionné le retour progressif à la normale à trois facteurs.

- Moins de 1 500 malades Covid en service de réanimation à l’échelle du pays ;
- Un taux d’incidence sous le seuil des 500 cas pour 100 000 habitants ;
- Un taux de reproduction du virus “durablement inférieur à 1”.

Du côté des services de réanimation, les chiffres actuels restent au-dessus du seuil fixé par M. Véran. En effet, dimanche 13 mars, 1 855 patients occupaient toujours des lits de réanimation sur le territoire, selon data.gouv.fr. Un taux en baisse depuis le pic de la mi-janvier (3 985 patients en réanimation au 12 janvier), mais qui demeure plus important qu’espéré par le gouvernement.

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Des indicateurs loins d'être atteints

Autre point rouge, le taux d’incidence à l’échelle nationale est de 629,2 cas pour 100 000 habitants au 10 mars, d’après les chiffres de Santé publique France. Une donnée loin de l’objectif des 500 cas annoncé par le ministre de la Santé. Par ailleurs, le nombre de cas ne cesse d’augmenter sur le territoire.  

Seul le taux de reproduction du coronavirus semble s’être stabilisé sous le seuil visé. Il est actuellement de 0,8, ce qui signifie qu’un malade contamine 0,8 personne en moyenne. Selon les projections de l’Institut Pasteur publiées la semaine dernière, le pic des contaminations pourrait “dépasser les 100 000 cas quotidiens en mars”, avant de baisser début avril.