Troubles du sommeil : les seniors consomment trop de somnifères

En France, un tiers des plus de 65 ans consomment des somnifères de manière chronique, selon la Haute Autorité de Santé (HAS). Dans un cas sur deux, ces traitements ne seraient pas indiqués.

La rédaction d'Allo Docteurs
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- Entretien avec le Dr Armelle Leperre-Desplanques, responsable du service Programmes pilote de la Haute Autorité de Santé (HAS) -

Nuit plus courtes, sommeil fractionné dans la journée : avec l'âge, les cycles du sommeil se modifient. Les personnes âgées sont nombreuses à se plaindre de troubles du sommeil.  Et les consultations débouchent le plus souvent par des prescriptions de somnifères. Une personne âgée sur trois en consomme régulièrement, soit près de 3,5 millions de seniors. La proportion grimpe à 40 % pour plus de 85 ans.

Un traitement sur deux ne serait pas approprié

Or, selon la HAS, il n'y aurait qu'une à deux plaintes sur dix qui seraient de véritables insomnies. Les symptômes du patient cachent le plus  souvent d'autres pathologies comme la dépression, l'anxiété ou des douleurs diverses.

Les somnifères peuvent avoir des effets secondaires délétères : dépendance, chutes, troubles du comportement et de la mémoire. La moitié des traitements prescrits ne serait pas appropriée et durerait beaucoup trop longtemps : sept mois en moyenne contre trente jours pour la durée recommandée.

Après une campagne d'action en 2006, la HAS rappelle à nouveau aux médecins que la prescription de somnifères ne doit pas être systématique et rappelle les conditions nécessaires à un bon endormissement : activité physique régulière, exposition à la lumière en journée, alimentation et mode de vie sains, aménagement confortable de la chambre, etc. En outre, la HAS rappelle l'importance de l'accompagnement médical du patient dans l'arrêt progressif des substances hypnotiques.  

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