Dix-huit marathons en trois semaines pour la recherche contre le cancer

Il y a dix ans, Eric Schneider était atteint d'une forme grave de cancer du poumon. Pris en charge à temps par l'Institut Gustave-Roussy (Villejuif, en région parisienne), il jouit aujourd'hui d'une existence paisible. Sportif dans l'âme, et soucieux de contribuer à sa mesure à la recherche contre le cancer, il se lancera le 18 avril 2014 dans une course hors normes, afin de lever des fonds. Sur trois semaines, Eric Schneider va courir l'équivalent de dix-huit marathons - soit 42 kilomètres par jour, six jours par semaine.

Florian Gouthière
Rédigé le , mis à jour le
Eric Schneider partira le 18 avril du centre de cancérologie Paoli Calmette (Marseille) et prendra la direction de Lyon. Il prévoit d'arriver le 8 mai à l’Institut Gustave Roussy. Il détaillait ses motivations, le 20 décembre 2013, dans notre émission.
Eric Schneider partira le 18 avril du centre de cancérologie Paoli Calmette (Marseille) et prendra la direction de Lyon. Il prévoit d'arriver le 8 mai à l’Institut Gustave Roussy. Il détaillait ses motivations, le 20 décembre 2013, dans notre émission.

A l'origine du projet, un sentiment de gratitude

Eric Schneider parle de son expérience avec pudeur. "J'ai été sauvé d'un cancer du poumon dit fulgurant. On me laissait trois mois d'espérance de vie. Et j'ai effectivement enchaîné trois arrêts cardiaques et une embolie pulmonaire. J'avais un sentiment de gratitude très fort pour les équipes de l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif. A 39 ans, je me suis lancé le défi de faire cette course Marseille-Paris afin de récolter des fonds pour les aider, à ma mesure, et contribuer à financer la recherche."

"Mais le temps de faire imprimer quelques t-shirts pour promouvoir mon initiative, nous avons appris que notre fils avait une tumeur au cerveau. Il a été opéré une première fois dans un hôpital de ma région, mais à l'IRM de contrôle, nous avons compris que quelque chose n'allait pas. On nous parlait du retour probable de la tumeur… En réalité, celle-ci n'avait pas été entièrement enlevée. C'est Gustave-Roussy qui a pris le relais et, trois ans plus tard, il n'y a pas de séquelles. On ne pourra employer le terme de rémission que dans deux ans, mais pour l'heure, nous sommes confiants !"

"Voilà pourquoi ce défi a pour objectif de récolter des dons pour aider à soigner les cancers de l'enfant, pour cet Institut."

Eric Schneider précise que les fonds récoltés vont à 50% pour le développement de thérapies ciblées (voir encadré), et à 50% pour aider au bien-être des enfants (financement d'une salle d'art musical, d'accompagnement psychmoteur...).

L'ambition, c'est la lutte contre le cancer

Eric Schneider n'a absolument pas l'ambition de boucler chaque jour les 42 kilomètres en 2 heures 03 minutes et 23 secondes (le record homologué(1) par le kenyan Wilson Kipsang depuis le 29 septembre 2013). "Le défi sportif n'est pas la priorité", insiste-t-il. "A l'entraînement, je finis un marathon en quatre heures, mais pour le défi, je courrais sur une base moins soutenue. Je ne suis pas un homme de record. Ça ne m'intéresse pas de parler de moi, ces histoires de record, ce sont des questions d'ego. Je fais ça contre le cancer, et absolument tous les dons sont envoyés directement pour aider à soigner les cancer de l'enfant. Si je dois courir très lentement pour finir la course, je courrais très lentement, mais j'y arriverai."

Un bel élan de solidarité

"Nous en sommes à 11.181 euros récoltés pour la lutte contre le cancer", s'enthousiasme le quarantenaire. "Notre objectif initial était de 1.000 euros ! Cela a commencé avec cinq amis qui ont "liké" la page Facebook du projet…"

Eric Schneider nous parle, très ému, du très bel élan de solidarité qui accompagne ce défi. "J'avais parlé, dans les médias, du fait qu'après chaque journée de course, l'idéal serait de pouvoir me faire masser... Je viens d'apprendre qu'un groupe de sportif m'aurait trouvé, par l'intermédiaire d'un syndicat de kinésithérapeutes, dix-huit kinés volontaires pour m'accueillir au terme de chaque journée de course ! C'est vraiment formidable : de la solidarité, encore de la solidarité, autour de ce projet !"

Presque prêt pour le départ !

En termes de préparation sportive, Eric Schneider se sent prêt. "J'ai fait plusieurs entraînements spécifiques, jusqu'à mi-janvier. Durant une semaine, j'ai couru 10 kilomètres le matin et 10 kilomètres l'après midi, six jours par semaine. La deuxième semaine, j'ai couru quotidiennement 21 kilomètres le matin, et 10 l'après midi. La troisième, j'ai couru trois marathons."

"Depuis, je fais des séances à allures variées, et je fais du vélo pour éviter certains chocs, notamment aux tendons. Surtout, je ne veux pas débuter la course fatigué !"

A quarante jours du départ, quelques détails techniques sont toutefois encore à régler. "Je suis toujours à la recherche d'un sponsor (équipementier, magasin de sport) pour mon matériel, et d'un financement pour l'essence du camping car qui me suivra, pour les péages et pour que ma femme… puisse me rejoindre en train !"

(1) Goeffrey Mutai a déjà bouclé un parcours de 42 kilomètre en 2 heures 3 minutes et... 2 secondes, à Boston, mais le parcours choisi ne satisfaisait pas au critères retenus pour l'homologation d’un record.

 

VOIR AUSSI

Sur Allodocteurs.fr :

Ailleurs sur le web :

  • Facebook
    "Gueriduncancer.merci"
    Page officielle pour suivre les performances d'Eric Schneider et soutenir son action.

Les thérapies ciblées ont pour objectif de traiter le cancer en fonction des caractéristiques de la tumeur et non en fonction de l'organe touché.

Ces thérapies nécessitent d'établir le profil moléculaire spécifique des tumeurs de chaque patient.

Plus efficaces que les thérapies conventionnelles, elles sont également plus coûteuses.