Des cancérologues jugent les anticancéreux trop chers

Une centaine de cancérologues, issus de quinze pays à travers le monde, dénonce les prix excessifs des anticancéreux nécessaires à la survie des malades, dans une tribune du journal en ligne American Society of Hematology, publiée le 25 avril 2013. Ils appellent à une moralisation de la tarification des traitements contre le cancer.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Des cancérologues jugent les anticancéreux trop chers

Les Etats-Unis possèdent les tarifs les plus élevés en matière d'anticancéreux parmi une quinzaine de pays* observés. En 2012, l'Agence américaine du médicament (FDA) a approuvé douze traitements contre le cancer, parmi lesquels onze d'entre eux coûtent plus de 100.000 dollars par an.

Ces cancérologues, spécialistes du cancer du sang, s'indignent d'un tel coût car la survie des patients dépend de ces traitements. "Quand un produit affecte la vie ou la santé des personnes, le juste prix devrait prévaloir en raison des implications morales", écrivent dans la tribune les médecins.

Le traitement de la leucémie myéloïde chronique est pointé du doigt

La leucémie myéloïde chronique est un cancer rare du sang et de la moelle osseuse. Il est caractérisé par une production excessive d'un certain type de globules blancs au sein de la moelle osseuse.

Aux Etats-Unis, le taux de survie à ce cancer est de 60% alors qu'en France et en Suède, il s'évalue à 80%. L'exemple est révélateur.

Cette différence s'explique par le coût élevé du traitement. Le Gleevec®, commercialisé par Novartis, coûte actuellement 92.000 dollars par an aux Etats-Unis contre 40.000 dollars en France. C'est la raison pour laquelle 10% des patients atteints par cette maladie, aux Etats-Unis, renoncent aux anticancéreux.

*Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Norvège, France, Italie, Corée du Sud, Mexique, Argentine, Australie, Japon, Chine, Russie, Afrique du Sud.

En France, le cancer est considéré comme une Affection de longue durée (ALD). A ce titre, le patient peut bénéficier d'une prise en charge à 100% par l'Assurance-maladie dans la mesure où la maladie est inscrite sur la liste des "ALD 30" établie par le ministère de la Santé. Même les patients les plus précaires peuvent obtenir cette aide grâce à la couverture maladie universelle (CMU).

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