Allègement du protocole sanitaire : ce qui va changer en février

Comme prévu, le gouvernement commence ce mercredi 2 février 2022 à lever les restrictions liées au Covid. Une décision qui va permettre d’alléger le quotidien des Français, alors que la situation sanitaire reste toujours tendue.

Dr Anne Sikorav
Dr Anne Sikorav
Rédigé le , mis à jour le
Allègement du protocole sanitaire : ce qui va changer en février
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A chacun son tour. Après d'autres pays européens comme l'Angleterre, le Danemark et la Norvège, la France desserre aussi les contraintes, en suivant un calendrier bien précis. "Nous pourrons courant février lever la plupart des restrictions prises pour freiner l'épidémie", avait ainsi promis fin janvier le Premier ministre, Jean Castex.   

Levée des restrictions en deux étapes

Premier volet, dès ce mercredi 2 février. Terminé l’obligation du port du masque en extérieur, et fini les jauges dans les lieux recevant du public assis (stades, établissements culturels…), ces mesures sont abandonnées. Une autre règle concerne le télétravail, qui n’est désormais plus imposé, mais seulement recommandé.

Deuxième volet, le 16 février. Les discothèques, fermées depuis le 10 décembre, pourront rouvrir, et les concerts debout seront à nouveau autorisés. La consommation au comptoir sera également possible dans les bars, ainsi que la consommation dans les stades, les cinémas et les transports.  

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Contexte sanitaire toujours tendu

Ces levées de restrictions surviennent alors que la crise sanitaire est loin d’être résolue : en moyenne sur sept jours, 322.256 cas ont été enregistrés. Et même si le nombre de patients en réanimation est resté quasi stable, les hospitalisations continuent d'augmenter. 

Aux yeux des autorités, la menace due au variant Omicron est désormais limitée puisqu'il est moins dangereux que ses prédécesseurs, bien que nettement plus contagieux. Mais  "nous devons rester vigilants, car la pression hospitalière reste élevée", relève Emmanuel Macron dans une interview à La Voix du Nord mise en ligne mardi soir. Cette situation mitigée à l'hôpital explique que la France n'aille pas aussi loin que le Danemark et l'Angleterre, où le pass sanitaire a été levé.   

Un allègement des restrictions qui divise

Même partiel, cet allègement des restrictions reste excessif aux yeux de certains médecins, comme Djillali Annane, chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine). "La circulation du virus reste extrêmement élevée et on peut s'attendre à ce que la levée des contraintes accentue encore le nombre de contaminations au Covid-19 et donc les formes sévères de la maladie", explique-t-il à l’Agence France Presse.

Mais d'autres médecins font valoir que la "balance bénéfice-risque" penche plutôt en faveur d'un début de retour à une vie normale. "La levée des restrictions décidée par le gouvernement ne devrait pas changer grand chose à une épidémie qui de toute façon n'est plus contrôlée", estime ainsi Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille."Et grâce au pass vaccinal, on diminue énormément le risque de faire des formes graves tout en réduisant le risque de transmission", ajoute-t-il. L'épidémiologiste invite toutefois à scruter l'évolution des indicateurs avant de décider de nouveaux allègements.

 Dans les écoles, où le virus circule particulièrement et seuls 4% des 5-11 ans sont vaccinés, Emmanuel Macron indique vouloir, "si les chiffres se confirment", "donner de la visibilité, au retour des vacances scolaires pour chaque zone, sur l'allégement du protocole scolaire". Le sujet sera à l'ordre du jour du conseil de défense sanitaire de ce mercredi 2 février.   

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