"Afrique Avenir", informer et dépister les populations les plus exposées au VIH

En 2017, les immigrés d’Afrique subsaharienne représentaient 39% des nouveaux diagnostics VIH. Beaucoup contractent le virus sur le territoire français dans les 6 ans après leur arrivée. Pour renseigner au maximum ces populations, l'association Afrique Avenir va à leur rencontre.

Anaïs Plateau
Rédigé le

Dans le nord de Paris, le marché alimentaire du quartier de Château Rouge rassemble les populations d’Afrique subsaharienne et caribéennes. C’est ici que l’association "Afrique Avenir" installe son stand de dépistage et d’informations une fois par semaine. 

"Le but de l’association, c’est d’aider les afro caribéens et tous connaissent le marché Saint-Denis, c’est l’endroit idéal pour la cible de l’association", explique Jacques Ebongue, animateur du stand de prévention, de l'association Afrique Avenir. 

Beaucoup de personnes s’arrêtent pour récupérer des préservatifs. C’est l’occasion de leur proposer des alternatives, comme le préservatif féminin

Lutter contre la désinformation

"Vous savez, les gens racontent n’importe quoi. On entend dire que le VIH a été importé en Afrique par les occidentaux, nous on ne connait pas cette maladie. C’est une maladie des laboratoires européens. Quand vous êtes atteints du VIH, vous êtes discriminés", explique Jacques Ebongue. 

Cette femme, originaire du Cameroun, a eu plusieurs partenaires ces derniers mois. Elle veut se protéger mais ce n’est pas toujours évident d’inciter au port du préservatif. 

"Moi j’aime utiliser le préservatif. Je me protège avec, même si les hommes disent toujours qu'ils ne veulent pas de préservatif parce que c’est le langage des hommes de Paris. Moi je ne rigole pas en fait, je me protège", explique cette anonyme.

La PrEP : un traitement préventif

Cette femme vient tous les 6 mois se faire dépister à l’unité mobile. En 15 minutes, elle obtient les résultats. C’est aussi l’occasion de lui faire découvrir la PrEP, un traitement préventif trop peu connu. 

"Le combat a commencé il y a longtemps. Il y a beaucoup de choses qui ont été dites et beaucoup de choses qui ont été assimilées par cette catégorie de population. Mais il y a encore beaucoup à faire", commente Charles Gaywahali, médiateur de santé, association Afrique Avenir. 

Sida et précarité

Les femmes précaires sont particulièrement touchées, parfois obligées de s’adonner à de la prostitution pour survivre. 

"C’est un sujet qui reste un peu tabou. Il faut se loger, on est dans le besoin d’ argent pour pouvoir survivre, dans des conditions difficiles. On devrait en parler parce que ce sont des femmes qui subissent beaucoup de violences", explique Jean-Paul Ngueya, conseiller en santé sexuelle et droits humains, de l'association Afrique Avenir. 

En 2019, Afrique Avenir a effectué plus de 5 000 dépistages.