Préservatif féminin : aussi efficace que sa version au masculin

Le mouvement Familles rurales a publié les résultats de son enquête sur le manque d'accessibilité dans les magasins français du préservatif féminin, conséquence de son image négative et de sa mauvaise acceptabilité. Des associations luttent pour changer l'image du préservatif féminin sachant qu'il est aussi efficace que sa version au masculin, aussi bien comme méthode contraceptive que comme moyen de lutte contre les infections sexuellement transmissibles.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Préservatif féminin : aussi efficace que sa version au masculin - Photo : CC by Ceridwen
Préservatif féminin : aussi efficace que sa version au masculin - Photo : CC by Ceridwen

Préservatif féminin très peu commercialisé

Les personnes qui souhaitent se procurer des préservatifs féminins ne peuvent le faire que par le biais d'associations ou d'institutions du service public. Très peu de pharmacies les commercialisent.

Quelques jours avant la Journée mondiale de lutte contre le Sida (1 décembre), Familles Rurales a publié les résultats d'une enquête qui souligne un manque de disponibilité en France des préservatifs féminins.

D'après cette enquête, seules 20% des 47 pharmacies visitées en disposaient et seulement 16% des pharmaciens interrogés le proposaient spontanément aux personnes venant leur demander conseil. Dans les 34 départements français visités par Familles rurales, aucun des 37 magasins de grande distribution (grandes et moyennes surfaces) visités par les enquêteurs ne le proposait à la vente.

L'autre obstacle à la consommation du préservatif féminin est son coût. Probablement par manque de disponibilité et absence de concurrence sur le marché, le préservatif féminin est très onéreux. Il coûte en moyenne 2,57 euros contre 0,20 euros pour le préservatif masculin. Mais mais on peut l'obtenir gratuitement dans les Centres de Planification et d'Education Familiale (CPEF).

Efficacité comparable au préservatif masculin

Malgré les multiples campagnes pour promouvoir l'utilisation des préservatifs féminins, ce moyen de contraception et de lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST) reste très peu utilisé des usagers et peu proposé par les professionnels de santé.

L'image négative qu'il renvoie par son application ou son "inesthétisme" n'a fait que l'isoler encore plus des méthodes contraceptives. Pourquoi le préservatif féminin n'est-il pas accepté alors que sa version au masculin est entrée dans les mœurs ?

Les préservatifs masculins sont vendus par une multitude de marques, à des tailles et des "goûts" très variés, alors qu'un seul laboratoire commercialise le préservatif féminin qui ne propose qu'une seule version. Quand on sait que son efficacité est quasi comparable au préservatif masculin, en matière de contraception et de protection contre les IST, il est temps de mettre un terme aux préjugés et de changer les mentalités.

Le seul moyen de protection des IST à l'initiative des femmes

De nombreuses études ont révélées une multitude d'avantages du préservatif féminin :

  • hypoallergénique par sa composition en polyuréthane ou en nitrile, contrairement aux préservatifs en latex, il peut être utilisé chez celles ou ceux qui sont allergiques au latex ;
  • en épousant les parois vaginales, le préservatif féminin ne serre pas le sexe masculin, ce qui est souvent reproché au préservatif masculin ;
  • sa pose ne nécessite pas que le sexe de l'homme soit en érection, ni que l'homme se retire juste après avoir éjaculé ; 
  • il peut être appliqué et retiré à distance du rapport sexuel ;
  • il altérerait moins les sensations des deux partenaires lors d'un rapport que le préservatif masculin, selon une enquête faite auprès des usagers ;
  • il est plus résistant que le préservatif masculin ;
  • il est le seul moyen de protection des IST à l'initiative des femmes.

La promotion du préservatif féminin doit être faite à la fois par les professionnels de santé (médecins, pharmaciens), les associations, les médias et le gouvernement. D'après Cynthia Benkhoucha, chargée de mission Femmes association AIDES, il est "important de banaliser le préservatif féminin, ainsi la demande augmenterait et par ricochet, son prix baisserait".

Source : Le préservatif féminin est-il un moyen de protection accessible ? - Familles Rurales. 

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