Alcool et tabac : faible impact de la loi sur la consommation des mineurs

La loi interdisant la vente d'alcool et de tabac aux mineurs, instaurée en 2009, n'a pas eu l'impact escompté sur les moins de 18 ans. Une étude de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) révèle que l'interdiction a eu de faibles retombées sur les jeunes consommateurs et les débitants de tabac et d'alcool.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Alcool et tabac : faible impact de la loi sur la consommation des mineurs

En 2011, deux ans après l'entrée en vigueur de la loi HPST (hôpital patients santé territoire), qui a interdit la vente d'alcool et de tabac aux moins de 18 ans, "la consommation d'alcool et de tabac n'a pas reculé chez les jeunes de 16 et 17 ans", note l'OFDT dans sa publication Tendances de septembre 2013.

"Au contraire, entre 2007 et 2011, pour l'alcool comme pour le tabac, les indicateurs de consommation sont stables ou en légère hausse", ajoute l'étude, qui se base sur les résultats de deux enquêtes de consommation menées auprès des jeunes (ESCAPAD à 17 ans, et ESPAD à 16 ans), d'une étude auprès des débitants de boissons et d'une enquête qualitative auprès de mineurs.

L'OFDT préconise de renforcer les contrôles auprès des débitants, qui sont "actuellement peu nombreux et trop peu fréquents pour être dissuasifs", et de "mieux les former au refus de vente à un mineur". Ces mesures doivent "s'inscrire dans la durée" et être complétées par d'autres "qui ont fait leur preuve, comme la hausse des prix", ajoute l'OFDT.

"Seuls six débitants d'alcool sur dix et quatre buralistes sur dix refusent systématiquement la vente à un mineur", ajoute l'Observatoire.

De même, réclamer une pièce d'identité aux jeunes clients, une pratique autorisée par la loi, "reste limitée" note l'OFDT. En 2012, la moitié des débitants d'alcool déclaraient avoir - plus ou moins fréquemment - demandé une pièce d'identité, près de 15% disaient ne le faire que rarement et un tiers jamais.

Pour le tabac, la demande d'une pièce d'identité par les buralistes reste aussi isolée en 2006 qu'en 2011, souligne l'OFDT.

En 2011, l'accès aux deux produits restait élevé pour les jeunes de 16 ans : près d'un tiers de ceux ayant bu de l'alcool dans le mois ont pu s'acheter de la bière ou des alcools forts (30%) et 93% se sont procurés du tabac au moins une fois chez un buraliste.

Les mineurs ont "peu de difficulté pour contourner la loi", en s'approvisionnant par l'intermédiaire d'amis majeurs, de leur entourage proche, ou d'adultes qu'ils ne connaissent pas mais sollicitent dans la rue. Ils se rendent aussi en premier lieu chez les débitants dont ils savent qu'ils ne respectent pas la loi, note l'OFDT.

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