Une structure de soins pour bien vieillir à domicile

Vieillir à la maison, c'est le souhait formulé par beaucoup de Français, encore faut-il le pouvoir. Les services de soins infirmiers à domicile constituent une alternative aux Ehpad mais ces structures sont encore peu nombreuses.

Camille Leclercq
Rédigé le , mis à jour le
Soins à domicile : une alternative à l'Ehpad ?
Magazine de la santé

Le programme matinal de Madame Masson, 102 ans est de se refaire une beauté au pied du lit. Gabrielle n’est pas une coiffeuse, mais une aide-soignante qui lui apporte une panoplie de soins d’hygiène et de confort pris en charge par la sécurité sociale.

"Le shampoing, la toilette, le lever, les coucher, le soir… Là on va re-coucher Madame parce qu’elle ne restera pas debout. On intervient pour le bien-être des personnes pour faire ce qu’elles ne peuvent plus faire dans le quotidien", explique Gabrielle Lachat, aide-soignante, SSIAD de Pont-de-Roide. 

Gabrielle est salariée d’un SSIAD, un service de soins infirmiers à domicile. La famille de la centenaire a été orientée par un médecin vers cette structure. Une solution pour réaliser son souhait de vieillir à domicile. "Je trouve que ça la fait vieillir dans de bonnes conditions et comme elle ne peut plus faire grand chose toute seule, c’est bien qu’on soit là…", explique Christine Boutteiller, fille de Louise Masson. 

Des soins à domicile sur prescription médicale

Gabrielle intervient chez ses patients sur prescription médicale. Tous, ont plus de 60 ans et sont en perte d’autonomie.  

Madame Cagnon souffre d’une maladie dégénérative. L’équipe du SSIAD prend soin d’elle depuis six ans, 2 fois par jour, 7 jours sur 7.   "Je donne le temps qu’il faut… C’est ça qui est bien à domicile, on est moins bousculé qu’en Ehpad par exemple… Là je m’occupe de cette personne, pour l’instant ces ¾ d’heure c’est pour Madame Cagnon", confie Gabrielle Lachat.

Une aide-soignante, une aide à domicile, une infirmière… Plusieurs personnes se relaient auprès de Madame Cagnon. La venue de ses intervenants est coordonnée par le SSIAD. Grâce à cela, elle peut continuer à vivre auprès de son époux.  

"Si c’est possible, je n’irai pas dans un Ehpad. Je pense que j’aurai du mal à l’accepter, mon époux également", exprime Nicole Gagnon.

"Sans eux, elle ne pourrait pas rester à la maison, elle serait obligée d’aller en Ehpad… Plus de 61 ans que l’on est ensemble, on ne va pas nous séparer maintenant…"
, explique Jacques Gagnon, son mari. 

Beaucoup de demandes et peu d'offres

Il y a de nombreuses personnes âgées qui souhaitent vieillir à domicile. Mais ces services médico-sociaux ne sont pas en capacité de toutes les prendre en charge. Aujourd’hui, à Pont-de-Roide, 34 personnes sont sur liste d’attente. 

"Nos difficultés sont multiples, c’est d’une part le manque de personnel, deuxièmement les salaires de ces personnes qui sont trop bas, des besoins en augmentation. Aujourd’hui l’obligation pour nous est de choisir les patients parce que les budgets ne sont pas à la hauteur des dépenses que l’on est amené à effectuer pour la prise en charge de ces patients", confie Éric Vernier, directeur, SSIAD de Pont-de-Roide.

En France, il existe 2 125 services de soins infirmiers à domicile. C'est une offre jugée insuffisante par la Cour des comptes.