Seniors : quelles aides pour rester autonome à la maison ?

85% des seniors souhaitent rester à domicile, au prix parfois de certains investissements coûteux en cas de perte d’autonomie. Il existe pourtant des aides, souvent basées sur des critères de conditions de revenus.

Gabriel Bray
Rédigé le

"Faire mon lit peut-être une bonne chose, peut-être parce que je n’aime pas les lits en "bouse de vache", tirer bien les draps. C’est fatiguant, si vous voulez le faire bien", commente Agnès Jaulin. 

Agnès Jaulin est exigeante avec l’entretien de sa maison. A 84 ans, elle a plus de mal à se déplacer alors aujourd’hui, elle a décidé de faire appel à une association d’aide à domicile.  

Vieillir à domicile

Malgré ses difficultés, Agnès veut rester le plus longtemps possible chez elle.

"Moi j’y tiens à ma maison, même si je suis seule, je ne m’ennuie pas. Liberté, liberté, chérie.  Je sens que mes forces diminuent alors n’attendons pas d’être grabataire pour demander de l’aide",  Agnès Jaulin. 

Elle aura un total de 53,92 euros à payer pour quatre fois deux heures de ménage par mois. Sur ces 53,92 euros, il y en a la moitié en crédit ou en déduction d’impôts.  

Des aides financières pour le maintien à domicile

Cette aide de 50% de crédit d’impôt est rendue possible par le service d’aide et d’accompagnement à domicile dont bénéficie Agnès. D’autres aides permettent aussi d’alléger la facture.  

L’Apa, l'allocation personnalisée d'autonomie, fixée en fonction du degré d’autonomie, peut monter jusqu’à 1 747 euros par mois environ.

Pour les aides médicales, des services de soins infirmiers à domicile peuvent être prescrits et sont intégralement pris en charge par la Sécurité sociale.  

Dans cet appartement témoin, toutes les pièces sont pensées pour favoriser le maintien à domicile : éclairage automatique, réhausseur de meubles, barre de redressement... La salle de bain reste l’endroit où il y a le plus de risques de chutes, notamment au moment de prendre un bain. 

2030 : 21 millions de français de plus de 60 ans

"L’aide technique la plus simple et la plus recommandée reste la planche de bain. Elle se pose sur les rebords. J’accroche ma main sur la poignée et comme ça, ça me permet de pivoter et de rentrer dans la baignoire. Le souci est qu’on ne peut toujours pas s’exonérer de ce mouvement-là. S’il y a la possibilité de faire des travaux, on nous recommandera de faire une douche le plus plat possible, c’est-à-dire à l’italienne", explique Christine Portrait, ergothérapeute au centre de Ressources et d'Expertise en Aides Techniques.  

Encore une fois l’Agence nationale de l’habitat peut financer une partie des travaux. Son aide "habiter facile" finance jusqu’à 50% des coûts dans la limite des 10 000 euros.

Certaines caisses de retraites, mutuelles ou collectivités locales peuvent elles aussi soutenir les projets pour rester à domicile. C'est un enjeu majeur car d’ici 2030, 21 millions de français auront plus de 60 ans.