Un bilan allergique pour identifier le ou les allergènes responsables

Guillaume, 7 ans et Maël, 3 ans, souffrent d’allergies sévères. Ils se rendent régulièrement chez l’allergologue pour évaluer l’évolution de leurs allergies. Reportage.

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Des tests cutanés pour contrôler les allergies

"Guillaume, tu te souviens que tu ne touches pas l'œuf avec la main… Tu essaies de manger juste avec la fourchette. Il tolère bien l'œuf cuit mais avec un contact cutané, ça peut lui faire une petite réaction peu grave, mais cela le gratte etc…", explique Marie Pla, mère de Guillaume et Maël.

Guillaume est souvent susceptible de faire des petites réactions. A 7 ans, il est allergique à l'œuf cru mais pas seulement. 

"Noix de cajou, pistache, kiwi, moutarde, noix du Brésil… Ça fait beaucoup", commente Guillaume, 7 ans.

Gonflements, démangeaisons, urticaire...

De nombreux ingrédients provoquent une réaction immédiate chez le garçon, s’il les ingère.  

"Une fois, en préparant un apéritif, Guillaume a goûté de la noix de cajou, il en a vraiment mangé un tout petit peu. Il a eu les manifestations habituelles : lèvres gonflées, rougeurs, un peu d’urticaire sur les poignets, ce qu’on avait déjà vu. On lui a donné une dose d’antihistaminiques. 1 heure ou 2 heures plus tard, il était recouvert d'urticaire sur tout le corps donc on est parti aux urgences", raconte Marie Pla.

La famille a dû très vite s’adapter aux allergies de Guillaume et à celle de son petit-frère de 3 ans, Maël. Lui est allergique au sésame, il est inconcevable, pour les parents, de baisser la garde.  

"Comme Guillaume a beaucoup d’allergies, il est plutôt à ne pas trop goûter les choses qu’il ne connaît pas mais quand même de temps en temps, il y a un peu de frustration de ne pas manger comme les autres. Par contre, pour le petit, c’est plus difficile car lui veut vraiment tout goûter. Son naturel c'est vraiment de manger ce qu’il y a dans l’assiette du voisin", confie Marie Pla.

Stylos d'adrénaline auto-injectable

Un quotidien restreint, rythmé par les consultations à l’hôpital. Guillaume et Maël se rendent chez l’allergologue toutes les 4 à 6 semaines.  

"Est-ce qu’il y a eu des accidents alimentaires depuis que nous nous sommes vus ? Sinon votre trousse d’urgence, vous l’avez toujours avec vous ?", demande le Dr Ariane Nemni, allergologue à l'hôpital Robert Ballanger à Aulnay-sous-Bois.

Dans la trousse d’urgence des enfants, un stylo auto-injectable. Il contient de l’adrénaline, une hormone nécessaire en cas de réaction sévère qui permet d’éviter un choc anaphylactique. Le Docteur Nemni tient à en faire la démonstration.  

“Vous allez tirer le gros bouchon qui va retirer le capuchon de l’aiguille. Dans les démonstrations, je préfère me mettre en position sur la face externe de la cuisse. Vous enlevez deuxième bouchon et puis vous appuyez. Au clic, vous comptez 10 secondes. Ces 10 secondes sont très importantes pour que le produit puisse pénétrer en intra-musculaire, au niveau de la cuisse", explique le Dr Ariane Nemni.

Aujourd’hui, les deux frères se prêtent à un test cutané pour constater s’ils réagissent toujours à certains allergènes. Quelques gouttes d’allergènes au contact de la peau. Il faut attendre 20 minutes pour voir la réaction. 

Immunothérapie orale, le traitement des allergies

"Là on a le témoin positif, chez toi il est très très très positif. Le témoin négatif, il est bien négatif, il n’y a pas de petite boule, ensuite on a l’huile qui est négative et ici on voit qu’il y a aussi une petite boule", commente l'assistante de l’allergologue. 

Une petite boule est synonyme d’une allergie au sésame encore bien présente. La solution pour la traiter est une immunothérapie orale. Elle consiste à réintroduire petit à petit l’allergène dans l’alimentation du patient.   

"Ces immunothérapies orales sont des traitements qui nécessitent de consommer l’aliment très régulièrement, donc ça amène plutôt à une tolérance plutôt qu’à une guérison véritable. La nécessité de consommer l’aliment est prépondérante et le suivi à très long terme est très important", explique le Dr Ariane Nemni.

Guillaume et Maël n’en ont pas fini avec leurs allergies… Ils suivent déjà une immunothérapie pour envisager un quotidien plus simple dans les prochaines années.