Que faire en cas d'ingestion d'une plante toxique ?

Faut-il faire vomir son enfant en cas d'ingestion d'une plante non comestible ? Qui contacter quand on pense que son enfant a mangé une plante toxique ? Quels sont les premiers gestes à faire et ceux à éviter ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec le Dr Patricia Boltz, toxicologue :

"Non, il ne faut pas faire vomir son enfant en cas d'ingestion d'une plante non comestible. La première chose à faire c'est ne pas nuire à la personne, donc ne jamais faire vomir, ne jamais faire boire ni de l'eau, ni du lait, ne jamais prendre l'initiative de soi-même se rendre au centre hospitalier.

 "Il ne faut pas faire vomir parce que le plus souvent la toxicité est très faible donc l'effet serait inutile et cela expose à des risques de fausse-route avec un passage des baies dans les bronches.

 "Dans tous les cas, il faut appeler le centre anti-poison sans attendre la survenue des symptômes. Il faut appeler en précisant les circonstances, c'est-à-dire où cela s'est passé, comment cela s'est passé, les parties ingérées, la quantité… et la première chose à faire c'est de limiter le contact avec l'organisme donc il faut rincer : rincer la bouche sans faire avaler l'eau. Nous sommes confrontés aussi à des contacts à la fois oculaires et cutanés. Il faut donc bien rincer correctement les muqueuses en contact, c'est ce qu'on appelle la règle des 15. Il faut précocement rincer avec une eau à 15 degrés, à une distance de 15 centimètres pendant 15 minutes. Et si la brûlure est supérieure à 15 degrés, il faut appeler le 15.

 "Nous sommes actuellement neuf centres anti-poison et chaque centre anti-poison a un numéro à dix chiffres. Il est présent dans les annuaires, dans les listes des services d'urgence. Un moyen simple est d'y penser, d'anticiper et de le noter. Et pour tout ce qui est détergents, lessives, produits ménagers, bricolage, ménage… à l'arrière vous avez souvent le numéro d'un centre anti-poison.

 "Actuellement la veille sanitaire et les numéros d'urgence sont en évolution et la mise en place d'un numéro unique est un point de réflexion qui aboutira peut-être."