Que vont devenir les anciens vaccins anti-Covid ?

Les nouveaux vaccins bivalents seront administrés en priorité lors de la nouvelle campagne de rappel anti-Covid. Les anciens vaccins ne sont pas "obsolètes", affirme le ministère de la Santé, mais à quoi vont-ils servir ?

Mathieu Pourvendier avec AFP
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Une campagne de rappel anti-Covid a été lancée lundi auprès des personnes les plus fragiles, dans un contexte de rebond des cas et des hospitalisations
Une campagne de rappel anti-Covid a été lancée lundi auprès des personnes les plus fragiles, dans un contexte de rebond des cas et des hospitalisations  —  shutterstock

Vaccins "première génération" ou vaccins bivalents, le choix a été fait. La nouvelle campagne de rappel lancée le 3 octobre mise sur les nouveaux vaccins. Mais que faire des anciennes doses ? L'arrivée de vaccins anti-Covid adaptés aux variants en circulation ne rend pas leurs prédécesseurs "obsolètes", a assuré mercredi 5 octobre le ministère de la Santé, invitant toutefois les personnes âgées et immunodéprimées à se faire vacciner avec les nouveaux vaccins bivalents. Une communication gouvernementale qui semble donc paradoxale.

Huit millions de doses d'ici fin octobre

La campagne arrive en même temps que les versions actualisées des vaccins Moderna et Pfizer/BioNTech, qui ont été adaptés au variant Omicron, omniprésent depuis cette année. Pour autant, cette nouvelle génération de vaccins doit arriver progressivement en France : huit millions de doses disponibles d'ici à la fin octobre, près de 40 millions d'ici à la fin d'année. 

En parallèle, la France disposerait encore d'un stock de 30 millions de doses de vaccins "première génération". Et l’avenir de ces vaccins, toujours efficaces et utilisables selon le gouvernement, reste incertain. 

Les vaccins bivalents plus efficaces ?

Actuellement, il est difficile d'estimer à quel point les nouveaux vaccins protègent mieux que leurs prédécesseurs des formes graves, car leur efficacité n'a pas encore été testée. Leur autorisation se fonde sur leur immunogénicité, c'est-à-dire le fait qu'ils provoquent une réponse immunitaire. Celle-ci est en premier lieu mesurée par la production d'anticorps. Concernant les derniers vaccins, la production d'anticorps est supérieure à leurs prédécesseurs face à différentes incarnations d'Omicron. Ce qui laisse supposer que les nouveaux vaccins sont encore plus efficaces que les anciens, déjà très performants.

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À quoi vont servir ces vaccins de première génération ?

La Direction générale de la santé a expliqué à L’Express que "le stock de vaccins classiques permettra donc de maintenir l'accès à la primovaccination" ou de vacciner les personnes qui n'affichent pas encore de schéma vaccinal complet. En effet, les nouveaux vaccins bivalents restent pour le moment accessibles uniquement dans le cadre de la nouvelle campagne de vaccination. Ils sont donc réservés aux personnes éligibles (plus de 60 ans, immunodéprimées...). 

Mais même si toutes les personnes insuffisamment ou non vaccinées demandaient une injection, cela ne suffirait pas à écouler le stock de 30 millions de doses.

Autre piste pour donner une seconde vie à ces doses : dans le monde, des millions de personnes n'ont encore reçu aucun vaccin contre le Covid-19. David Lepoittevin, le directeur activité vaccins de Pfizer France dévoile à L’Express qu’"il peut être intéressant, comme le gouvernement l'a déjà fait à plusieurs reprises, sur des gros volumes, d'envoyer des dons de vaccins dans certains pays". Pour l’instant, ce n’est pas à l'ordre du jour. 

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Covid : un nouveau vaccin face à une huitième vague ?  —  Le Mag de la Santé - France 5