Quatre idées reçues sur la sodomie

La pénétration anale fait l’objet de nombreuses idées reçues. Allodocteurs.fr vous aide à démêler le vrai du faux sur la sodomie.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le , mis à jour le
Quatre idées reçues sur la sodomie
Shutterstock

On ne peut pas avoir d'orgasme

Faux

L'anus et le rectum ne font pas partie de ce que les sexologues appellent "zones érogènes primaires", autrement dit capables de provoquer un orgasme. Ils ne disposent effectivement pas des récepteurs sensitifs du gland du clitoris ou du pénis. Ils restent toutefois très innervés, donc potentiellement capables d'augmenter l'excitation sexuelle et de participer au plaisir sexuel. 

De plus, chez les hommes, l'anus donne accès à la prostate et donc à un plaisir particulièrement intense, recherché par certains adeptes du massage prostatique

Certaines femmes réussissent à jouir durant la sodomie parce qu'elles érotisent l'anus et le rectum (le plaisir passant aussi par la tête) et parce que le vagin est indirectement stimulé par les allers et venues du pénis, doigt ou sextoy.

Pour d'autres femmes, des stimulations sur le clitoris ou au niveau du vagin sont nécessaires pour jouir. Le plaisir est amplifié, si l'excitation est bien présente et que l'appréhension de la sodomie n'est pas trop importante.

La sodomie, c'est sale

Non, mais ...

"Si on la possibilité de préparer ce moment-là, on peut anticiper les rapports anaux en utilisant une poire à lavement", souligne le Dr Gilbert Bou Jaoudé, sexologue. 

Pour éviter les désagréments, le Dr Bou Jaoudé conseille également d'avoir "une alimentation qui permet d'aller à la selle assez régulièrement, comme des fruits et légumes". Ce régime alimentaire permet donc d'aller plus souvent à la selle, mais également d'éviter les odeurs désagréables durant la pénétration.

À cause de la présence de bactéries, il est vivement déconseillé de passer d'une pénétration anale à une pénétration vaginale ou buccale. Un passage obligé dans la douche ou l'utilisation d'un préservatif est recommandé.

Plaisir, hygiène : notre sexologue vous dit tout sur le sexe anal  —  Snapchat : Allodocteurs

Il n'y a pas de risque d'infection sexuellement transmissible

Faux

Au contraire, c'est une zone très risquée puisque la pénétration provoque des microlésions sur les muqueuses très vascularisées, elle n'est donc pas exempte du risque d'infections sexuellement transmissibles.

Le préservatif s'impose avec un partenaire rencontré récemment, des partenaires occasionnels ou si le sextoy est utilisé avec plusieurs personnes. Un préservatif plus épais est conseillé. Si l'on passe de l'anus au vagin, le préservatif doit être changé pour ne pas contaminer la muqueuse vaginale avec les germes fécaux.

Elle favorise les hémorroïdes et les fissures anales

Vrai   

Si elle ne crée pas d'hémorroïdes, la sodomie peut favoriser une crise chez les personnes qui en souffrent. Elle augmente les symptômes, avec des douleurs plus intenses. Le risque peut être diminué en raccourcissant la pénétration, en ne lésinant pas sur le lubrifiant, et en étant très doux pour celui ou celle qui pénètre.    

La sodomie ne provoque pas directement de fissure anale sauf si elle est pratiquée de façon très brutale. En cas de fissure non cicatrisée, la pénétration anale risque fort d'augmenter la douleur. Dans ce cas, la sodomie est donc à éviter !