Prothèse totale de genou : une chirurgie de haute technologie

Lorsque l’arthrose est très avancée ou que les douleurs deviennent invalidantes, la pose d’une prothèse du genou est proposée pour retrouver une bonne mobilité sans douleur.

Farah Kesri
Rédigé le , mis à jour le

Le service de chirurgie orthopédique et traumatologique du groupe hospitalier Diaconesses Croix St-Simon, est l’un des 4 centres en France utilisant une technologie de pointe pour la pose d’une prothèse totale de genou

Cet homme de 70 ans souffre de douleurs à la marche dû à l’arthrose. Il a déjà été opéré de son genou gauche il y a deux ans. Aujourd'hui, c’est au tour du genou droit de recevoir une prothèse totale.   

Une articulation abîmée par l'arthrose

"Là vous avez une radiographie de face du genou, le fémur en haut, le tibia en bas, le péroné sur le côté et entre le fémur et le tibia, on a le cartilage articulaire. Vous voyez ici en zone saine, que les os ne se touchent pas, qu’il y a bien un espace entre les os alors qu’en interne, cet espace s’est réduit, c'est l’arthrose de son genou", explique le Dr Simon Marmor, chirurgien orthopédiste au groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon à Paris.

L’arthrose a aussi provoqué une déviation de la jambe.   

"Du côté pathologique, la jambe est arquée. C'est-ce que l’on appelle un génu-varum, la jambe est partie vers l'extérieur alors que de l’autre côté, là où elle a été opérée, il y a deux ans, on l'a redressée comme elle était avant l’arthrose, avec un axe qui est plus proche de sa physiologie naturelle", commente le Dr Simon Marmor. 

Une chirurgie de pointe assistée par ordinateur

Pour corriger cette déviation, le chirurgien va faire appel aux toutes dernières innovations. Le praticien incise les différents plans et écarte les muscles pour accéder à l’articulation du genou.  

"Vous voyez face à vous, le fémur avec à la partie externe, la zone saine avec le cartilage normal, par contre à la partie interne, un cartilage complètement abîmé. Comme on le voit sur la radio. Il a complètement disparu", précise le Dr Simon Marmor. 

L'articulation étant dégagée, le chirurgien va utiliser une technologie de pointe. Ces capteurs sont placés sur le tibia et le fémur. Ils vont être reconnus à distance par un ordinateur. Grâce à ce stylet, toute l’articulation est numérisée. Le chirurgien en profite pour réaxer la jambe et calculer l’emplacement de la future prothèse.    

"On a les trois plans dans l’espace, de face de profil du fémur et du tibia et on voit la prothèse qui est dessinée sur l'os du patient. On a des mesures très précises au degré près, qui vont nous permettre de décider du positionnement de la prothèse, pour reproduire l’anatomie au plus proche de ce qu’elle était avant l’arthrose", commente le Dr Simon Marmor.  

Grâce aux repères effectués, le chirurgien sectionne avec précision la surface du tibia. Il retire le plateau tibial, n'enlève que quelques millimètres d’os et préserve les ligaments qui sont en périphérie du tibia et du fémur. Puis, il procède de la même manière pour la partie basse du fémur.  

Une prothèse d'essai avant la définitive

Avant de placer la prothèse définitive, le chirurgien se sert d’une prothèse d'essai. Elle comporte trois parties.   

"On a positionné la pièce tibiale d’essai qui remplace les 4 millimètres d’os qu’on a enlevé, on va la mettre en place dessus, ce qui va remplacer le cartilage, c’est-à-dire la pièce entre le fémur et le tibia et puis on va positionner la pièce fémorale d’essai qui vient s’adapter parfaitement sur le fémur. Les capteurs nous permettent d’être en permanence connectés à l’ordinateur, ce qui facilite la vérification de la parfaite réaxation, la souplesse et l’équilibrage ligamentaire du genou opéré", conclut le Simon Marmor.  

Place à présent à la prothèse définitive. Cette dernière comporte une pièce supplémentaire chargée de remplacer la rotule. La partie tibiale est collée en premier, puis le cartilage. À présent la partie fémorale et enfin la rotule. Tout est en place, dernier contrôle.  

L'intervention est terminée, il ne reste plus qu’à suturer. Dès son réveil, ce patient pourra se mettre debout avec l’aide des kinésithérapeutes. Il sortira dans 2 jours.