Pets trop fréquents, mauvaises odeurs… Faut-il s’inquiéter ?

Sujet tabou par excellence, les flatulences jouent pourtant un rôle crucial dans le bon fonctionnement du système digestif. Des pets fréquents et de qualité sont signe de bonne santé. Le Dr Philippe Godeberge, gastro-entérologue, explique le rôle des gaz intestinaux.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
Rédigé le , mis à jour le
Une hausse du nombre de flatulences peut être liée à changement de régime alimentaire
Une hausse du nombre de flatulences peut être liée à changement de régime alimentaire  —  Shutterstock

Ils sont la plupart du temps inodores, silencieux et surtout totalement inoffensifs. Il n’y a pourtant pas en avoir honte ! Avec en moyenne 14 flatulences par jour et par personne, les pets font partie intégrantes de notre quotidien. Ils conservent toutefois leur part de mystère.

Pour mieux les cerner et comprendre leur utilité dans le système digestif, le Dr Philippe Godeberge, gastro-entérologue, propose tout d’abord de différencier deux sortes de pets différents : les pets odorants et ceux, au contraire, totalement inodores. 

Mauvaises odeurs : pas d'inquiétude

"La plupart des rejets de gaz sont inodores et ne servent qu’à évacuer l’air présent naturellement dans le système digestif, notamment lorsque l'on respire ou que l'on mange", indique le Pr Godeberge. "Ceux-ci ne sont pas signe d’une bonne ou d’une mauvaise santé intestinale."

Contrairement aux flatulences odorantes, plus célèbres et bien plus sujettes à plaisanterie. "L’odeur provoquée par les pets provient de la digestion des aliments dans le côlon", précise le gastro-entérologue. "Avoir des pets très odorants ne signifie pas pour autant que le tube digestif est déréglé. L’odeur varie en fonction de chaque personne et de chaque système digestif".

Pas d’inquiétude donc, si vos flatulences prennent une fragrance plus capiteuse ces derniers jours. Vous avez peut-être simplement ingurgité un plat composé d'aliments plus compliqués à digérer, comme des aliments gras, épicés ou encore des légumes secs et riches en fibres, comme des fèves, des pois chiches ou des haricots. Aucune odeur, aussi forte soit-elle, ne signifie que vous êtes en mauvaise santé.

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Analyser les selles plutôt que les pets

Du côté de la fréquence des pets, la question de l'alimentation joue également un rôle crucial. "Une bonne alimentation est souvent synonyme de flore intestinale en bonne santé", poursuit Philippe Godeberge. "Cette dernière produit des acides gras à chaîne courte qui alimentent la muqueuse du côlon, et produit des gaz par la même occasion." Les gaz produits par cette méthode sont naturels et ne doivent pas inquiéter.

Cependant, un trop plein de gaz peut aussi entraîner d'autres symptômes, comme des crampes d'estomac, des ballonnements, des douleurs abdominales, une constipation ou encore une diarrhée

Plutôt que les flatulences, "il est plus intéressant d'analyser les selles", privilégie le gastro-entérologue. "Des selles de couleur, de forme ou d'odeur inhabituelles indiquent le plus souvent un déséquilibre intestinal. Il ne faut pas hésiter à consulter si ces symptômes persistent." Votre médecin pourra alors déterminer si vous souffrez d'une maladie digestive ou bien d'une infection intestinale et vous proposer par exemple un changement de régime alimentaire adapté à vos intestins.