Asthmatiques, gare à votre empreinte carbone !

Certains inhalateurs émettent des gaz à effet de serre et font grimper l’empreinte carbone des patients qui utilisent régulièrement ces traitements contre l’asthme ou d’autres maladies pulmonaires.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
400.000 personnes sont mortes d'asthme en 2015.
400.000 personnes sont mortes d'asthme en 2015.

Les inhalateurs, pires que la viande rouge en matière d’impact écologique ? Des chercheurs britanniques de l’université de Cambridge alertent sur le fait que les personnes asthmatiques pourraient réduire leur empreinte carbone en optant pour des inhalateurs moins polluants. Ils publient leur étude dans le British Medical Journal (BMJ) le 29 octobre 2019.

Inhalateur dose mesurée ou à poudre sèche ?

En effet, certains inhalateurs émettent des gaz à effet de serre et selon les chercheurs,  50 millions d’inhalateurs ont été prescrits au Royaume-Uni en 2017. Et sept inhalateurs prescrits sur 10 étaient des inhalateurs dits à dose mesurée qui contiennent des gaz à effet de serre, dont l’hydrofluoroalkane, utilisé comme propulseur de l’agent actif du médicament.

Une alternative plus écologique à ces inhalateurs dose mesurée sont les inhalateurs à poudre sèche. Selon les chercheurs, à l’échelle de l’individu, chaque inhalateur remplacé pourrait épargner entre 150 et 400 kg de dioxyde de carbone par an, une quantité comparable à celle obtenue quand une personne arrête de manger de la viande, qu’elle recycle ses déchets ou qu’elle effectue des travaux d’isolation dans son logement.

Changement climatique et maladies pulmonaires

Le comble est que les personnes asthmatiques figurent parmi les personnes les plus affectées par la pollution et le dérèglement climatique, comme le rappelle le docteur James Smith, consultant en santé publique à l’université de Cambridge dans un communiqué de cette institution : "les changements climatiques constituent une menace énorme et présente pour la santé qui affectera de manière disproportionnée les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète, y compris les personnes souffrant d’une maladie pulmonaire préexistante."

Pas de changement de traitement sans avis médical

Mais attention : pas question pour autant d’arrêter son traitement ou de changer de médicament sans avis médical. D’autant que changer de type d’inhalateur nécessite l’apprentissage d’un autre fonctionnement d’inhalation.

Jessica Kirby, responsable des conseils de santé pour l’asthme au Royaume-Uni déclare en effet à la BBC : "il est essentiel de continuer à utiliser vos inhalateurs conformément aux prescriptions." Elle ajoute que "si les effets sur l’environnement vous préoccupent, demandez à votre médecin lors de votre prochaine visite s’il existe un autre type d’inhalateur qui fonctionnerait pour vous".

Et si l’état médical du patient ne permet pas de changer de traitement, qu’il se rassure : l’émission des inhalateurs ne représenterait que 4% des émissions de gaz à effet de serre du système de santé britannique. Pour minimiser l’impact écologique, il sera alors important de savoir combien l’inhalateur contient de doses pour ne pas en gâcher et, une fois terminé, de le rapporter en pharmacie pour qu’il soit recyclé convenablement.