Handicap : le gouvernement souhaite la généralisation des masques transparents

Le gouvernement propose de généraliser les masques transparents qui permettent de voir l’expression du visage et de lire sur les lèvres. Une avancée soutenue par le Collectif Handicap en France, à condition que son prix baisse.

Laurène Levy
Rédigé le
Handicap : le gouvernement souhaite la généralisation des masques transparents
Crédits Photo : © Shutterstock / lakshmiprasada S

Faut-il généraliser le port du masque transparent ? C’est en tout cas ce que demande Sophie Cluzel, secrétaire d'État en charge des Personnes handicapées. Interrogée par France Info le 22 août, elle appelle en effet à démocratiser l’usage de ces masques transparents.

A lire aussi : Handicap : quand les gestes barrières compliquent le quotidien

Lire sur les lèvres en toute sécurité

De quoi s’agit-il ? D’apparence, ils ressemblent à des masques en tissu dotés d’une "fenêtre" transparente. Contrairement aux visières qui, comme le rappelle l’institut national de recherche et de sécurité (INRS), ne protègent par des particules virales restant en suspension dans l’air, les masques transparents sont de véritables outils de protection respiratoire contre le covid-19.

Et, contrairement aux masques chirurgicaux ou en tissu, les masques transparents permettent de voir l’expression du visage et de lire sur les lèvres. "Des éléments de communication très importants pour les personnes sourdes et malentendantes mais aussi pour les personnes qui ont des besoins spécifiques en terme de communication", nous indique Stéphane Lenoir, coordinateur du Collectif Handicaps en France.

Valides et non-valides, tous concernés

C’est par exemple le cas des personnes souffrant de troubles du langage comme l’explique à l’AFP Fédération française des orthophonistes : avec les masques classiques, "les patients se retrouvent privés de la source principale du message oral : la bouche et les mimiques faciales".

Les masques transparents ne s’adressent donc pas directement aux personnes en situation de handicap mais aussi à tous leurs interlocuteurs valides, "dans toutes les situations de vie où l’on est obligés de porter un masque et de communiquer" précise Stéphane Lenoir. Public également visé par ces masques : les enseignants, pour faciliter la compréhension des élèves en classe.

Au moins 10 euros par masque

Mais si le Collectif Handicaps en France milite pour la démocratisation du masque transparent, il pointe également une importante limite : son prix. "Aujourd’hui il faut compter au moins 10 euros pour un masque lavable 20 fois" déplore Stéphane Lenoir, qui craint que le prix unitaire freine la généralisation. "On ne veut pas que le masque transparent devienne un produit de luxe" s’inquiète-t-il.

Une solution, pour faire baisser les prix ? En produire davantage. "La promotion des masques transparents permettra de démultiplier la production et de faire baisser les coûts de fabrication et donc les prix" détaille Sophie Cluzel.

Président, ministres et fonction publique

Pour l’heure, deux sociétés françaises commercialisent des masques transparents homologués : la société ASA Initia, basée à Toulouse et Odiora, implantée à Lyon. Deux autres modèles devraient être homologués prochainement, selon le gouvernement français qui devrait, selon Stéphane Lenoir, commencer à donner l’exemple. "Ce serait bien que l’ensemble des membres du gouvernement porte ce masque" avance-t-il. "Aujourd’hui seule la secrétaire d’Etat Sophie Cluzel le porte, mais pour envoyer un message cohérent il devrait être porté par tous les ministres et par le président".

Plus généralement, le Collectif propose que ce masque soit utilisé systématiquement dans la fonction publique, "pour toutes les situations d’accueil". Et pour Stéphane Lenoir, si l’Etat mettait à disposition de tous ses agents des masques transparents, le bénéfice serait double : "éviter de stigmatiser les personnes en situation de handicap" et "permettre à tous de s’habituer à ce type de masque".