Choléra : le Yemen prévoit 850.000 nouveaux cas fin 2017

Selon la Croix-Rouge, l'épidémie de choléra au Yémen pourrait encore s'amplifier et atteindre 850.000 nouveaux cas d'ici la fin de l'année. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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900.000 Rohingyas s'entassent dans des conditions insalubres dans des camps de réfugiés au Bangladesh.
900.000 Rohingyas s'entassent dans des conditions insalubres dans des camps de réfugiés au Bangladesh.

L'épidémie de choléra qui sévit au Yémen pourrait toucher quelque 850.000 personnes d'ici la fin de l'année, a averti ce 13 septembre la Croix-Rouge à Genève. L'épidémie a déjà atteint des niveaux considérables. L'effondrement des infrastructures du Yémen après plus de deux ans de guerre civile entre le gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite et les rebelles qui contrôlent la capitale Sanaa, a abouti à la plus importante épidémie de choléra au monde. La propagation de la maladie a ralenti ces derniers mois, mais elle n'est pas encore sous contrôle.

"En juillet, nous avons dit qu'il devrait y avoir 600.000 cas d'ici la fin de l'année, à présent nous avons déjà 647.000 cas suspects", a déclaré M. Robert Mardini, du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) à l'AFP. "Nous envisageons à présent le pire des scénarios, soit 850.000 cas d'ici la fin de l'année", a-t-il dit soulignant que l'épidémie n'était "pas sous contrôle".

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En début de semaine, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a indiqué que 2.065 personnes étaient décédées des suites du choléra. "Le rythme a un peu ralenti, mais la semaine dernière, il a à nouveau augmenté", a déclaré M. Mardini, soulignant qu'il y a 4.700 cas suspects déclarés chaque jour.

Des milliers de personnes n'ont plus accès à l'eau potable

"Il s'agit de la pire crise de santé pour une maladie évitable dans l'histoire récente", a déclaré M. Mardini, lors d'une conférence en marge du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, qui se tient actuellement à Genève. L'OMS a indiqué que la maladie s'était propagée rapidement en raison de la détérioration des conditions d'hygiène et sanitaires, avec des millions de personnes qui n'ont plus accès à l'eau potable dans le pays.

Moins de la moitié des équipements de santé sont en état de fonctionnement, beaucoup de personnels n'ont pas été payés depuis près d'un an, et moins de 30% des médicaments nécessaires sont livrés, selon M. Mardini. 

Plus de 8.400 personnes, y compris des civils, ont perdu la vie durant la guerre civile au Yémen, selon des estimations de l'ONU. Cette guerre qui ravage le Yémen a provoqué la pire crise humanitaire de la planète, selon l'ONU. Plusieurs régions de ce pays pauvre sont en outre au bord de la famine.

Le conflit oppose des rebelles, soutenus par l'Iran, qui contrôlent la capitale Sanaa et le nord du Yémen, aux forces progouvernementales regroupées dans le sud et appuyées par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite.