Mieux dépister le cancer du sein

À partir de 50 ans, toutes les femmes sont invitées à réaliser un dépistage du cancer du sein, notamment grâce à une mammographie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Entretien avec le Dr Nasrine Callet, gynécologue-oncologue
Entretien avec le Dr Nasrine Callet, gynécologue-oncologue

Chaque année en France, 54 000 femmes découvrent qu’elles sont atteintes d’un cancer du sein. 12 000 en décèdent. Plus la maladie est prise en charge tôt, plus les chances de survie sont importantes d’où l’intérêt du dépistage. L’Institut National du Cancer (INCA) vient de publier un livret d’information pour répondre aux interrogations des femmes. Entretien avec le Dr Nasrine Callet, gynécologue oncologue à l’Institut Curie à Paris.

  • En quoi consiste le dépistage du cancer du sein ?

Dr N. Callet : "Il y a d’abord un dépistage de masse qui s’adresse à la population générale, c’est-à-dire à l’ensemble des femmes entre 50 et 75 ans. On fait ce dépistage à partir de 50 ans car c’est à 60 ans que le cancer du sein est le plus fréquent. On commence donc à dépister en amont par mammographie, complétée très souvent par une échographie. Il faut garder en tête que la mammographie est un examen qui délivre des rayons X. Il faut donc faire cet examen à une fréquence correcte, tous les 2 ans. S’il y a des anomalies, on fait d’autres investigations. Il y aussi le dépistage ciblé qui s’adresse aux femmes à risque familial, dans un contexte souvent de mutation génétique. On commence ces dépistages plus tôt et à un rythme plus fréquent."

  • Avec le dépistage de masse, risque-t-on le surdiagnostic ?

Dr N. Callet : "On enlève de moins en moins les seins, notamment grâce au dépistage précoce. Plus la maladie est dépistée tôt, moins les traitements sont agressifs. Mais, le risque de surdiagnostic existe. Il ne faut pas le nier. Avec le dépistage de masse, on peut trouver de tout petit cancer du sein. Mais, à l’heure actuelle, personne ne peut dire comment ces cancers vont évoluer. Dans le doute, vu la gravité de la maladie, on préfère les traiter. Le risque de surdiagnostic est quand même très faible par rapport au bénéfice. Il ne faut pas oublier que, malgré les progrès thérapeutiques, 12 000 femmes décèdent chaque année d’un cancer. Le dépistage permet d’éviter au moins 300 morts par an."

  • La palpation des seins peut-elle remplacer la mammographie ? 

Dr N. Callet : "La palpation du sein permet de dépister une tumeur déjà constituée très tôt. Mais, le but de la mammographie est de dépister avant le stade de la tumeur, c’est-à-dire notamment les micro calcifications qui peuvent devenir cancéreuses."