Coronavirus : des séniors au parloir

Les résidents des maisons de retraite peuvent désormais recevoir des visites et revoir leurs familles. Mais organiser ces visites sans leur faire prendre de risques est loin d’être simple.  

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

A Roche-la-Molière, à côté de Saint Etienne, la résidence autonomie a mis en place un ingénieux système qui permet de recréer un lien visuel sans risque de contamination : une vitre en plexiglas pour séparer les résidents et leurs proches.  

Revoir ses proches en résidence confinée  

Christophe Barou a attendu ce jour avec impatience. Cela fait un mois et demi qu’il n’a pas vu Irène, sa mère de 83 ans, résidente de la structure pour seniors, reclue depuis le début du confinement. Les premières minutes de retrouvailles sont étranges : pas facile de trouver un semblant d’intimité à travers la vitre de ce "parloir" artisanal.  “Le contact physique manque, tout de même. Mais c’est déjà un bon point de pouvoir voir mon fils en vrai”, explique Irène Barou. “Je la trouve en forme, j’espère que ça ne va pas durer longtemps, que l’on puisse faire des repas en famille à la maison”, complète son fils.

Les visites durent 30 minutes maximum et entre chaque famille le parloir est entièrement désinfecté. 

Un isolement aux effets dévastateurs  

Depuis début mars, le coronavirus a chamboulé la vie de cet établissement. Les résidents, dont la moyenne d’âge est de 87 ans, sont cloitrés dans leurs chambres. Deux cas de Covid-19 ont été diagnostiqués il y a plusieurs semaines.

L’isolement des personnes âgées inquiète Gilbert Mounier, le directeur de la résidence : “On a eu un décès dans l’établissement. Un monsieur de 96 ans qui était épris de liberté. Il est parti. C’est un effet secondaire du confinement”. 

Sylvie Lièvre a trois de ses grands-parents confinés dans la résidence. "Je m’inquiète beaucoup car je les sens isolés. D’habitude, je viens souvent. Je pense que cette visite, malgré la vitre, les distrait quand même un peu”, explique-t-elle. A partir du 11 mai, Sylvie espère de nouveau pouvoir rendre visite à sa grand-mère dans sa chambre. Même si elle devra vraisemblablement se protéger de la tête au pied.