Troubles mentaux : les célébrités brisent le tabou

Quand les stars s’ouvrent sur les troubles mentaux dont elles souffrent, les stigmatisations qui les entourent tombent peu à peu. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
© Instagram / @ladygaga
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Ils touchent une personne sur quatre au cours de sa vie et les plus grandes stars hollywoodiennes ne font pas exception. Les troubles mentaux, après des années d’omerta, ont désormais leur place au cœur des discours et des confidences de nombreuses célébrités. Une attitude qui contribue à briser le tabou autour de ces maux.

Et de la bipolarité à la dépression, en passant par les crises d’anxiété et les addictions, les exemples sont nombreux. Le plus récent a eu lieu le 10 février dernier, lors de la cérémonie des Grammy Awards à Los Angeles quand Lady Gaga s’est déclarée "fière de faire partie d'un film (A Star is Born) qui traite des problèmes de santé mentale", dont le héros souffre d'addictions et de pensées suicidaires. La star de la pop n’en est pas à sa première déclaration sur les troubles mentaux puisqu’elle avait confié il y a deux ans souffrir d’un syndrome de stress post-traumatique.

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Des témoignages de stars "inspirants pour les patients"

Comme Lady Gaga, la chanteuse Mariah Carey n’a pas hésité à s’ouvrir sur le trouble dont elle souffre : la bipolarité. Elle avait alors confié au magazine People : "Je ne voulais pas me laisser emporter par la stigmatisation d’une maladie chronique qui me définirait et risquerait de mettre fin à ma carrière." Cette "maladie chronique" dont parle Mariah Carey toucherait 60 millions de personnes à travers le monde et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) la considère comme la sixième la plus invalidante. Un témoignage "inspirant pour [les] patients", selon le docteur Jean-Victor Blanc, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, cité par l’AFP. "Les troubles psychiques sont tellement stigmatisés que c'est bien d'avoir des exemples positifs", ajoute le médecin.
Egalement bipolaire, le chanteur Kanye West a de son côté inscrit sur la pochette d’un de ses albums "Je déteste être bipolaire c’est génial".

"Donner une image glamour de certains troubles pose toujours un problème"

Mais si le tabou se brise peu à peu autour de la bipolarité, de la dépression ou de l’anxiété, le chemin est encore long pour d’autres troubles encore extrêmement stigmatisés comme par exemple la schizophrénie. D’autant qu’il existe une différence entre admettre le trouble mental d’une star et accepter celui d’une personne de son entourage. Ainsi, "donner une image glamour de certains troubles n'est pas nouveau mais pose toujours un problème", rapporte à l’AFP Philip Auslander, professeur de communication au Georgia Institute of Technology (Etats-Unis), déplorant l'image romantique de l'artiste s'autodétruisant. "L'idée que la créativité se paie à un prix élevé sur le plan personnel est quelque chose d'accepté implicitement mais de très pernicieux", ajoute-t-il. Même si la parole se libère peu à peu, du travail reste donc encore à abattre pour accepter, accompagner et mieux soigner les personnes souffrant de troubles mentaux.