La cinquième vague compromet-elle les vacances des médecins libéraux ?

Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, a appelé au report des congés de certains médecins libéraux pendant la période des fêtes.

Dr Anne Sikorav
Dr Anne Sikorav
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La cinquième vague compromet-elle les vacances des médecins libéraux ?

Le message est clair : ne pas surcharger l'hôpital qui fait face à la cinquième vague de Covid. Fréderic Valletoux en appelle donc à la solidarité des médecins de ville. "Je voulais évoquer (le fait) qu'en cette fin d'année on puisse avoir de la visibilité sur la permanence de soins, et que, territoire par territoire, le gouvernement demande aux Agences régionales de santé (...) de veiller à que tous les cabinets libéraux ne ferment pas en même temps", a témoigné Frédéric Valletoux sur France 2. 

"Il faut peut-être qu'on reporte des congés aussi dans la médecine de ville pour faire face à ces derniers jours de l'année qui vont être compliqués"-Frédéric Valletoux

"Ce n'est pas le cas dans les grandes villes, mais dans les villes moyennes, en fin d'année, on voit un afflux aux urgences car les Français ne trouvent plus de réponse dans la médecine de ville", a-t-il expliqué. 

Des hôpitaux déjà surchargés

Dans les régions les plus touchées par l'épidémie, le plan blanc "permet aux directeurs (des hôpitaux) de réquisitionner du personnel, reporter des congés, rappeler des personnes en vacances", a rappelé Fréderic Valletoux. . 

Mais les soignants "manquent",  obligeant à "fermer des lits".  Et avec "l'épuisement, la fatigue", l'absentéisme est en effet "plus élevé" à l'hôpital: "on a 10 à 12% d'absentéisme, soit 3, 4, 5 points de plus qu'habituellement", a-t-il dit.

 "L'hôpital va tenir: en déprogrammant, en réorganisant les services, on fera face a l'épidémie. Mais à quel prix?". "Il y a eu 3 millions d'actes médicaux déprogrammés en 2020/2021, c'est énorme. Quand vous dites à des patients ‘revenez plus tard’, ce sont des maladies qu'on détecte plus tard et des pertes de chance pour les patients", a-t-il averti. 

Rassembler les forces de tous les soignants

"Cette mobilisation générale, il faut qu'elle soit le fait de l'ensemble des soignants, quel que soit leur statut, pour qu'il n'y ait pas un afflux dans les derniers jours de l'année, parce qu'entre Noël et le jour de l'An, c'est toujours un moment critique dans les services d'urgence", selon le président de la Fédération hospitalière de France . 

Et pour la prise en charge des malades les plus touchés, il a appelé à une "union sacrée sanitaire" où les hospitaliers, les médecins libéraux et les médecins des cliniques "se mobilisent" et "viennent soulager hôpital ». 

En France, la pression hospitalière liée au Covid-19 ne faiblit pas :  plus de 2.500 personnes sont actuellement traitées dans les services de soins critiques, selon les chiffres publiés samedi par Santé publique France. 

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