Bassin d'Arcachon : les huîtres sont malades

Les huîtres étaient prêtes à être dégustées, histoire d'inaugurer la nouvelle saison. Raté ! La vente de moules et autres coquillages du bassin d'Arcachon est suspendue pour les 15 jours à venir. En cause : une algue toxique, appelée dinophysis. D'où vient-elle et quels sont les risques pour les consommateurs ? Explications.

Setti Dali
Rédigé le , mis à jour le
Bassin d'Arcachon : les huîtres sont malades

Le dinophysis, un phytoplancton toxique

Le dinophysis est un phytoplancton toxique, présent dans les eaux du littoral français. Il contamine très facilement les coquillages : en filtrant l'eau de mer, les mollusques concentrent alors dans leurs tissus une toxine diarrhéique produite par le phytoplancton.

Le dinophysis prolifère généralement à l'arrivée de l'été dans la Manche et contamine en premier les moules. Puis viennent ensuite les palourdes, coques, amandes de mer, et huîtres. Ce n'est pas la première fois que ce phytoplancton se développe dans les eaux littorales. Ses lieux de prédilection : Bretagne Sud, Normandie et même la Corse.

Le problème, c'est que le dinophysis reste encore une énigme pour les chercheurs de l'Ifremer. Cette espèce ne se cultive pas en laboratoire : son cycle biologique ainsi que ses conditions optimales de développement sont encore mal connus.

Mais une chose est sûre, le phytoplancton se révèle un très bon indicateur biologique de la qualité des eaux du littoral. Depuis 1984, l'Ifremer surveille la présence du dynophisis dans les eaux de production ou de pêche des coquillages.

C'est d'ailleurs en prélevant l'eau de mer, que les experts de l'Ifremer ont détecté la présence du phytoplancton. Et à des seuils jamais atteints. Trois fois la norme autorisée pour les huîtres, et 100 fois pour les moules.

Intoxication alimentaire

Manger une huître contaminée par le dinophysis, et c'est la gastro-entérite assurée, avec en prime maux de tête et douleurs abdominales ! Heureusement, l'évolution est en générale favorable, à condition de se réhydrater.

Et que les plus malins ne cherchent pas à manger des huîtres gratinés au four ! Les toxines étant thermostables, même à 100 °C, les coquillages resteront toxiques. La cuisson ne diminuant en rien la toxicité du dinophysis.

Privés de coquillage

Par précaution, la pêche, le ramassage, le transport et la commercialisation des huîtres et coquillages de l'ensemble du bassin d'Arcachon ont été interdits par la préfecture.

L'interdiction vaut pour les deux prochaines semaines à venir. D'ici là, l'Ifremer poursuit ses prélèvements. Il faut deux tests négatifs consécutifs pour un retour à la normale.

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