Covid long : et si l'activité physique empêchait la maladie de s'installer ?

Une équipe du CHU de Rennes a lancé une étude clinique. 160 patients suivent un programme de réadaptation physique pour comprendre si cette stimulation peut enrayer un Covid long débutant.

Yan Di Meglio
Rédigé le
Éviter le Covid long grâce à une réadaptation physique ?
Éviter le Covid long grâce à une réadaptation physique ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Axelle a été pré-sélectionnée pour participer à une étude sur le Covid long. Cinq mois après sa dernière infection, elle ressent toujours des symptômes de fatigue chronique et d'essoufflement.

L'équipe médicale va évaluer les symptômes d'Axelle pour savoir si elle peut bénéficier du programme mis en place par l'équipe de médecine du sport de l'hôpital de Rennes.

Une activité sportive pour traiter le Covid long

L'examen débute avec un électrocardiogramme pour éliminer toute maladie cardiaque qui pourrait fausser le résultat. Rien d’anormal, le médecin qui dirige l’étude va pouvoir questionner Axelle sur ses symptômes. 

L’hypothèse de cette étude clinique est simple : essayer de montrer qu'une activité physique adaptée juste après l’infection peut empêcher l’installation de la maladie chez certains patients.    

"L’idée est de réduire la phase de convalescence, c'est-à-dire de permettre au patient de récupérer plus vite, plus rapidement son état habituel et d'éviter de basculer dans ce qu’on appelle le Covid long. Nous, on s’intéresse à la phase post-covid précoce. Ce sont des patients qui sont inclus entre 4 semaines et maximum 4 mois après leur maladie. Les patients qui ont un Covid long entre 6 mois et 1 an, et même plus, ne seront pas inclus dans cette étude-là", explique le Dr Lilian Alix, médecin interniste, CHU de Rennes.

Une prise en charge pluridisciplinaire

La deuxième partie de l’inclusion consiste à tester les capacités physiques d’Axelle, grâce à une série d’exercices. Son taux d’oxygène dans le sang est resté normal pendant les 3 minutes d’effort.  

La consultation se poursuit avec des tests musculaires. Le but n’est pas de repousser ses limites, mais seulement d’évaluer l’état de forme. "Il faut faire preuve d’adaptabilité, d’empathie, d’écoute. On s’adapte au cas par cas, chaque patient a son programme qu’on accommode en fonction de ses possibilités et des évaluations faites", déclare Alexandre Léon, enseignant en éducation physique adaptée.

Axelle termine cette batterie d’examens par une série de steps. Elle a rempli toutes les conditions pour participer à l’étude clinique. 

La jeune femme repart avec un step offert par l’hôpital. Le programme de réadaptation va durer 1 mois, à raison de 3 séances de sport par semaine.