Comment obtenir un rendez-vous chez un dermatologue ?

Trouver un créneau de consultation chez un dermatologue est quasiment devenu une mission impossible. Comment faire pour consulter en cas de problèmes de peau ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le
Quelles solutions face à la pénurie de dermatologues ?
Quelles solutions face à la pénurie de dermatologues ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Vous en avez peut-être fait l’expérience : c’est de plus en plus difficile de trouver une consultation chez un dermatologue. Le plus souvent, il est tout simplement impossible de prendre rendez-vous car le spécialiste n'accepte pas de nouveaux patients. Et quand cette condition n'est pas exigée, il faut compter au moins quatre ou cinq moins pour atteindre les premières disponibilités.

3,5 dermatologues pour 100 000 habitants

La pénurie de dermatologues frappe la France entière. Sur les 15 dernières années, le pays a enregistré une chute de 20% du nombre de ces médecins spécialistes. À titre de comparaison, la France compte environ 120 médecins généralistes et 8 cardiologues pour 100 000 habitants en France, mais seulement 3,5 dermatologues pour 100 000 habitants, selon l'Atlas du Conseil national des médecins.

Résultat : certains territoires, comme le département de la Creuse, ne comptent pas le moindre dermatologue. Dans ces situations, ce sont souvent les médecins généralistes qui prennent le relai pour dépister les maladies de la peau, alors qu'il ne s'agit pas de leur spécialité.

La solution de la télé-expertise

Face à la pénurie croissante de dermatologues, plusieurs pistes sont envisagées. La Société Française de Dermatologie propose notamment de : 

  • Mieux former les généralistes à la dermatologie
  • Renforcer la collaboration entre les dermatologues et les médecins généralistes grâce à la télé-expertise. 

Le principe de cette télé-expertise est le suivant : "le médecin va envoyer à un spécialiste une demande d'avis qui peut s'appuyer par exemple sur une photo ou sur une histoire clinique", explique la Professeure Gaëlle Quéreux, présidente de la Société Française de Dermatologie.

"Par exemple, vous avez une suspicion sur un grain de beauté, le généraliste voit la lésion et s'il a un doute, va l'adresser au dermatologue avec lequel il a l'habitude de travailler en télé-expertise qui lui donnera son avis" poursuit-elle. S'il soupçonne un cancer de la peau, il demandera alors à voir ce patient en urgence. L’objectif est donc d’éviter un retard de diagnostic.

Apprendre à reconnaître un grain de beauté suspect

Autre piste avancée par la Société Française de Dermatologie : sensibiliser tous les Français à l’auto-surveillance des grains de beauté. Même s'il est impossible d'assurer un suivi complet tout seul, quelques conseils peuvent aider à repérer les situations à risque.

Pour réaliser cette surveillance des grains de beauté, il suffit de mémoriser cet ABCDaire qui recense les signes d'alerte qui doivent pousser à consulter :
- A comme asymétrie : un grain de beauté de forme ni ronde, ni ovale, aux reliefs irréguliers
- B comme Bords irréguliers : déchiquetés, mal délimités. 
- C comme couleur non homogène : si le noir cohabite avec le rouge, le blanc, le marron, le bleu... 
- D comme diamètre, si la surface d'un grain de beauté augmente.
- E comme évolution rapide.

Consulter d'abord son généraliste

Au moindre doute, prenez rendez-vous avec votre médecin généraliste. C'est lui qui posera le premier diagnostic en cas de problèmes de peau ou de grain de beauté suspect, qui vous aiguillera dans le parcours de soin adapté à votre situation et qui pourra vous adresser si besoin à un dermatologue.

Dans le cadre du parcours de soins coordonnés, il faut d'ailleurs passer d'abord par son médecin traitant avant de consulter un dermatologue pour bénéficier d'une prise en charge à hauteur de 70% de la base de remboursement de la sécurité sociale.