Comment lutter contre la peur de l'avion ?

Si prendre l’avion vous angoisse, sachez que vous n’êtes pas seul, 20 % des voyageurs en auraient peur. Des stages anti-stress permettent d’apaiser vos craintes et de mieux appréhender ce moyen de transport pas comme les autres.

Céline Morel
Rédigé le
Comment lutter contre la peur de l'avion ?
Comment lutter contre la peur de l'avion ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

"Ma peur de l’avion a toujours été présente. Une fois que les portes sont fermées, on ne peut plus sortir et une fois assis dans mon siège, je suis à l’affût du moindre bruit. Je regarde si les hôtesses ont toujours le sourire, quand il y a une turbulence, j’ai peur que l’avion tombe et cette sensation est très désagréable", explique Johann Robert, 30 ans.

Malgré cette angoisse, Johann a prévu cet été de partir en Grèce et pour mieux vivre son voyage, il a décidé de participer à un stage anti-stress.

Des techniques de relaxation

Paolo Chaves est steward depuis 25 ans, il s’est formé à la sophrologie pour aider les passagers anxieux

"L’exercice de contracter/relâcher pour évacuer toute la pression, peut se faire sur le siège, avant, en salle d'embarquement et n’importe où dans les moments où vous en avez besoin. Il peut s'utiliser très facilement et très rapidement", explique Paolo Chaves, sophrologue et chef de cabine Air France. 

Toute la journée, des professionnels de l’aéronautique se succèdent. Nicolas Robin, chef de cabine, rappelle aux stagiaires que les stewards et hôtesses de l’air, ne sont pas là uniquement pour distribuer les repas. 

"Nous avons des compétences en matière de sécurité, de secourisme et de sauvetage. Nous sommes en permanence en contact avec le SAMU, de jour comme de nuit, même au-dessus de l’Atlantique, pour faire face à toute situation d’urgence y compris procéder à un accouchement. Le cerveau humain fabrique souvent ces angoisses, met en place des scénarios catastrophes qui n'ont pas lieu d'être. On est là pour leur expliquer que les risques sont envisagés, mais nous les contournons", explique Nicolas Robin, chef de cabine, Air France. 

Après les explications théoriques, il est important de passer à la pratique. Dans un simulateur de vol utilisé pour l’entraînement des pilotes, Johann, va être confronté à un vol mouvementé.

Un simulateur de vol comme si vous y étiez

L’avion prend de la vitesse, quand soudain une alarme retentie. Le moteur droit de l’appareil vient de prendre feu.

"Je coupe l’arrivée carburant haute pression du moteur droit, j’agis sur l'extincteur pour se donner tous les moyens possibles d'éteindre le feu. Il n’y a pas de place au hasard, on fait face à plusieurs types de pannes aussi différentes les unes que les autres, volets, systèmes électriques, hydrauliques... Nous avons des check-lists prévues par les constructeurs, nous sommes entraînés pour les aborder avec la plus grande sérénité possible pour apporter toute la sécurité aux vols", commente Jean-Philippe Audebert, pilote de ligne, Air France.

Un changement de place se fait dans le cockpit pour les deux stagiaires. Dans le prochain scénario, Johann va devoir affronter le phénomène qu’il redoute le plus, les turbulences.

"Il faudra vous souvenir dans vos voyages ultérieurs que quand il y a des turbulences, vous devez repenser aux instruments de bord, à la variation d’altitude qui n’est pas flagrante par rapport aux sensations", poursuit Jean-Philippe Audebert.

700 euros la journée

Ce voyage mouvementé touche à sa fin, l’avion finit par atterrir sans problème.

"Le fait d’avoir fait un décollage, atterrissage, avoir vécu des turbulences, m’a permis de voir que toutes les éventualités sont prises en charge par le pilote et le co-pilote donc je pense que je vivrai les choses plus sereinement en tout cas", confie Johann.

Chaque année, 600 personnes participent à ce stage anti-stress qui coûte près de 700 euros la journée.