Chirurgie de la hanche : une opération express

Quand l'arthrose a trop abîmé la hanche et que les traitements médicamenteux ne suffisent plus, il faut poser une prothèse de hanche. Cette opération réalisée en ambulatoire permet au patient de remarcher le jour même.

Farah Kesri
Rédigé le , mis à jour le
reportage opération hanche en ambulatoire
Prothèse de hanche : se faire opérer le matin, sortir le soir  —  Le Mag de la Santé - France 5

Il est 7h30, Frédéric semble un peu perdu, il est sans doute stressé par ce qui l’attend. Il doit être opéré de sa hanche droite.

Bien qu’il ait droit à une chambre, il n’y passera pas la nuit car son opération se déroule en ambulatoire."C'est surprenant de me dire que ce soir je devrais repartir, ça semble un temps très court pour une opération aussi importante que celle de la hanche. J'attends de voir, je suis impatient", explique Frédéric.  

Une demi-heure plus tard, Frédéric est entre les mains des anesthésistes et c’est le Dr Marmor qui va l’opérer.

Déboîter l'articulation de la hanche

"Ce patient souffre d'une arthrose des deux hanches. On constate une disparition du cartilage. Normalement, il existe un espace d'une dizaine de millimètres entre la tête fémorale et la cotyle. La disparition de cet espace est responsable d'un frottement douloureux au niveau de l'articulation", explique le Dr Simon Marmor chirurgien orthopédique au groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon.

Frédéric, désormais sous anesthésie générale, va recevoir une prothèse pour sa hanche droite. Le chirurgien commence par se frayer un passage entre les muscles pour atteindre l’articulation de la hanche.

Il va luxer la hanche, c'est-à-dire déboîter l'articulation, car les muscles de Frédéric sont très contractés et empêchent la luxation de la hanche qui permettrait d'atteindre la tête du fémur. 

Cupule métallique et tête en céramique

Avec une fraise, le chirurgien retire le cartilage qui est resté dans le creux de la hanche au niveau du cotyle. Il est temps de placer la première partie de la prothèse, celle qui doit s’insérer dans l’os du bassin. Il s'agit d'une cupule métallique associée à une partie en céramique.

Une fois la cupule en place, il reste à insérer la partie fémorale de la prothèse. Mais avant, il faut tasser la moelle osseuse.

La place est créée pour introduire la tige de la prothèse dans le fémur. Une tête en céramique est positionnée de manière à reproduire l’articulation native.

45 minutes d'intervention seulement

La nouvelle prothèse de Frédéric fonctionne parfaitement. L'intervention aura duré 45 minutes. Le dernier contrôle est la radio. "Tout est parfait, on a la cupule qui est bien orientée dans le bassin et la tige fémorale dont l'ajustement est parfait", commente le Dr Simon Marmor.

Trois heures plus tard, Frédéric est réveillé. Il fait même quelques mouvements avec son chirurgien. "Il est normal que vous sentiez à partir de demain des tiraillements, c’est le gonflement de la cuisse pendant deux ou trois jours et donc il faut mettre un peu de glace", précise le Dr Simon Marmor.

Marcher et monter des escaliers avant la sortie

Frédéric va se mettre debout avec l’aide du kiné pour s’assurer que sa nouvelle hanche ne provoque pas de douleur lorsqu'il marche. Le premier test est réussi, Frédéric passe à la phase supérieure : les escaliers.

Si la montée est hésitante, la descente est plus assurée. "Je suis tellement surpris de la facilité avec laquelle j'ai pu monter les étages, j'ai envie de tout lâcher et de partir", confie Frédéric.

"Pour moi, Frédéric est dans la catégorie 'tout va bien', il n'a aucune douleur, il est capable de bouger sa hanche et d’appuyer dessus. Il est bon pour la sortie et apte", précise Damien Philippeau, kinésithérapeute au groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon. Frédéric devra néanmoins être patient car pour reprendre le sport, il faudra attendre trois mois.