C'est prouvé, les galipettes ralentissent le déclin cognitif !

Oui, les personnes âgées ont aussi le droit d’avoir une vie intime ! Et grand bien leur fasse : leur santé cognitive ne s'en porte que mieux, selon une nouvelle étude.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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L'étude s’est focalisée sur trois dimensions de la sexualité du couple : la fréquence sexuelle, le plaisir physique et la satisfaction émotionnelle
L'étude s’est focalisée sur trois dimensions de la sexualité du couple : la fréquence sexuelle, le plaisir physique et la satisfaction émotionnelle  —  Shutterstock

La sexualité est une composante souvent oubliée de la vie des personnes âgées. Pourtant, une récente étude américaine publiée dans le Journal of Sex Research tend à montrer que des galipettes régulières (et qualitatives) auraient un effet encore insoupçonné passé un certain âge : celui de favoriser la santé cognitive.

Des bénéfices physiques et mentaux déjà connus

Comme le précise le site spécialisé dans les neurosciences PsyPost, les études précédentes menées sur la vie sexuelle des personnes âgées se sont souvent concentrées sur les avantages physiques et mentaux de l'activité sexuelle, notamment l'amélioration de l'humeur, de la santé cardiovasculaire et du bien-être général.

De plus, "malgré de nombreuses recherches sur le déclin cognitif, il y a peu de travaux qui examinent comment les relations intimes peuvent être bénéfiques pour le fonctionnement cognitif", indique l'autrice de l'étude, Shannon Shen, professeure adjointe de sociologie au Hope College (Michigan). 

Trois dimensions de la sexualité du couple

La chercheuse a utilisé des données nationales et limité l'échantillon de l'étude à 1 683 individus âgés de 62 ans et plus, tous ayant fourni des données complètes sur leur santé cognitive et étant en couple sur le plan sexuel. Chacun des participants était "soit marié, soit avait un partenaire romantique, intime ou sexuel."

L'étude s’est focalisée sur trois dimensions de la sexualité du couple : la fréquence sexuelle (à quelle fréquence les participants avaient des relations sexuelles), le plaisir physique (le niveau de plaisir tiré de l'activité sexuelle) et la satisfaction émotionnelle (à quel point les répondants trouvaient leurs relations sexuelles satisfaisantes).

Quels sont les résultats de l'étude ?

Et les résultats de l’étude sont à afficher dans tous les Ehpad, où la sexualité des personnes âgées reste tabou. Les personnes de 75 à 90 ans qui rapportent avoir des rapports sexuels au moins une fois par semaine conservent de meilleures fonctions cognitives que ceux n’ayant eu aucune activité sexuelle au cours de l’année précédente.

Chez les adultes de 62 à 74 ans, le facteur clé autour de la fonction cognitive est la qualité de la vie sexuelle. Des relations sexuelles très, voire extrêmement plaisantes et satisfaisantes entraînent une meilleure fonction cognitive, comparé aux seniors dont les expériences sexuelles n’étaient ni plaisantes, ni satisfaisantes.

Un plaisir physique important lors des relations sexuelles est également associé à une meilleure fonction cognitive… mais uniquement chez les hommes. Cette corrélation n’a pas été observée chez les femmes, précise l’étude.

Une étude qui appelle d'autres recherches

Comme pour la plupart des recherches similaires, les chercheurs à l’origine de l’étude émettent des réserves sur ces résultats.

Bien que des facteurs tels que la race, l'ethnie et le revenu aient été pris en compte, l'étude "n'a examiné que les personnes âgées vivant dans la communauté, donc les résultats ne s'appliquent pas aux personnes âgées vivant en maison de retraite."

Sexualité des personnes âgées : oser en parler
Sexualité des personnes âgées : oser en parler  —  Le Magazine de la Santé - France 5