Après les inondations... les moustiques !

Entre l'hiver doux, la présence d'eaux stagnantes avec la décrue et la hausse des températures, toutes les conditions sont réunies pour favoriser la prolifération des populations de moustiques au cours des prochaines semaines.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Les régions sinistrées par les inondations pourraient bientôt être envahies par des populations de moustiques. La première raison tient à la douceur exceptionnelle de cet hiver qui a permis aux larves de mieux résister. "Il y a plein d’œufs et de larves qui sont toujours vivants, prêts à éclore, pourvu qu’ils baignent de nouveau dans suffisamment d’eau", explique Stéphane Robert, président du site Vigilance-moustiques.

Les conditions météorologiques de ces derniers jours devraient favoriser cette éclosion : les crues vont laisser la place à des eaux stagnantes, le milieu idéal pour le développement des larves. Les spécialistes guettent maintenant le thermomètre : selon Stéphane Robert, "il suffit qu'il y ait dix jours de suite à 23 °C le jour et 15 °C la nuit pour que le cycle complet de l'œuf au moustique adulte se termine."

Cet été, les bords de Seine et plus généralement toutes les zones qui ont été confrontées aux inondations pourraient ainsi être infestées par les moustiques communs. La larve vit dix jours dans l'eau, dès lors qu'elle a mué en nymphe, elle peut donner naissance quatre jours plus tard à un moustique. Et si c’est une femelle, elle piquera très rapidement afin de se reproduire.

Face à ces moustiques assoiffés de sang, nous ne sommes pas tous égaux. "Les moustiques sont attirés par différents produits chimiques et notamment le CO2, c'est le premier attractif que l’on dégage par la respiration ou par la peau. Les moustiques détectent le CO2 de très loin et ensuite se servent de la chaleur, des infrarouges et aussi des acides gras contenus dans les odeurs corporelles pour repérer leurs proies et les choisir. Il y a des différences entre les personnes en fonction de la composition de ces acides gras. Par exemple on sait que les femmes enceintes attirent plus les moustiques", explique Francis Schaffner, entomologiste à l'Entente Interdépartementale de démoustication (EID) Méditerranée.

Une vie de moustique dure environ six semaines pendant lesquelles une femelle pique trois à quatre fois. Un sang qui lui permet de pondre à chaque fois une centaine d'œufs.