Aux urgences du CHU de Rouen, le personnel soignant est en grève

Le personnel soignant des urgences du CHU de Rouen a entamé lundi 28 décembre une grève pour une durée illimitée. Il revendique le manque de moyens et d'effectifs en plein déploiement de plan blanc.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Aux urgences du CHU de Rouen, le personnel soignant est en grève

La mobilisation est assez importante pour inquiéter le directeur de l'établissement. "On a 38 grévistes recensés sur 158 agents dans le service. C'est assez important. Il y a une mobilisation des agents qui n'est pas négligeable et à prendre au sérieux", a indiqué à l'AFP Bertrand Cazelles, directeur général adjoint du CHU de RouenCette grève intervient alors le plan blanc a été déclenché il y a quinze jours dans l'établissement.

Des postes d'infirmiers non pourvus

Selon Frédéric Louis, secrétaire de la section CFDT du CHU de Rouen, une cinquantaine de lits sont fermés sur l'ensemble du CHU, en raison des difficultés de recrutements, et une quarantaine de postes d'infirmiers ne sont pas pourvus. "Tout cela entraîne une désorganisation aux urgences. Les collègues des urgences sont débordés à cause de patients qui stagnent du fait d'un manque de lits", a-t-il expliqué.

"On est dans une situation particulièrement critique", a reconnu Bertrand Cazelles, évoquant "une très grande tension sur les urgences". "On a des patients qui restent trop longtemps aux urgences faute de lits d'aval disponibles. Tous les leviers sont mobilisés pour essayer de recruter. Pour faire face, on utilise largement le dispositif des heures supplémentaires majorées. Cela nous a permis de fermer moins de lits que ce que prévoyaient les premières simulations", a-t-il ajouté. 

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Prime mensuelle de 100 euros

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce mardi 28 décembre une prime mensuelle de 100 euros nets pour les infirmiers et infirmières des services de soins critiques et de réanimation dès janvier 2022, très fortement sollicités par la crise du Covid-19. 24 000 personnes sont concernées par cette annonce.

"C'est, dans le prolongement des efforts que la nation fait au titre du Ségur de la santé, une reconnaissance indispensable pour ces services dont on a évidemment éminemment besoin plus que jamais dans la crise actuelle que nous traversons avec l'arrivée du variant Omicron", a dit le chef du gouvernement, qui a insisté une nouvelle fois sur l'importance de la vaccination.

Cette mesure intervient alors que la profession est en crise. Pour beaucoup de soignants, l'épidémie de Covid a été la goutte de trop, entraînant une vague de démissions. En déplacement à Blois, dans le Loir-et-Cher, le ministre de la Santé avait déclaré "1300 démissions enregistrées" dans la profession infirmière, entre 2018 et 2021.