Les réseaux mutualistes sont-ils bons pour la santé ?

Petite mise au point pour celles et ceux qui n'ont pas compris grand-chose à la controverse sur les réseaux de soins. Au milieu des combats politiques relancés par la loi, les patients. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Interview de Marianne Binst, responsable de Santéclair, dans "Le magazine de la santé" du 29 novembre 2012

L'Assemblée nationale a voté dans la nuit du 28 au 29 novembre 2012 la proposition de loi socialiste sur les réseaux de soins créés par les mutuelles. Le but est de mieux rembourser les adhérents des mutuelles s'ils choisissent des médecins ou des établissement déjà sous contrat avec des mutuelles.

Après nous avoir incités à choisir le médecin référent, le gouvernement nous pousserait donc à choisir un médecin référent certes mais aussi en contrat avec une mutuelle.

"Privatisation rampante de la sécurité sociale"

L'intérêt pour le patient est de réduire la dépense restant à sa charge une fois remboursée la part de la Sécurité sociale.

A gauche, la communiste Jacqueline Fraysse s’inquiète d'"une privatisation rampante de la Sécurité sociale". Il est vrai qu'avec ce système, les mutuelles prennent encore un peu plus de place encore entre le patient et son médecin. D'ailleurs, à droite, Bernard Accoyer dénonce "une loi inquiétante" car elle remet en cause la liberté de choix des malades et le principe de la médecine libérale.

En attendant, le déficit de l'Assurance-maladie devrait atteindre 6 milliards d’euros en 2012 et l'Etat cherche des solutions pour le résorber.

Frais d'optique et dentaires maintenus dans la loi

Marisol Touraine, la ministre de la Santé a fait un pas de côté sous la pression des syndicats de médecins. Ne seront pas concernés finalement ni les généralistes, ni les spécialistes, sauf pour les soins dentaires et d'optique. Deux disciplines qui pèsent très lourd dans le porte-monnaie des patients. Pour le coup, ce sont les mutuelles qui sont fâchées de ce recul de la ministre.  

Cette bataille entre professionnels de santé au nom des patients cache un enjeu majeur : la volonté de maîtriser les tarifications médicales. Les associations de patients sont plutôt favorables à cette initiative. "Dans les secteurs où les prix sont libres, le consommateur seul n'a pas les moyens de peser", explique Mathieu Escot (UFC-Que choisir).

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