Les homos bientôt autorisés à donner leur sang ?

La ministre de la Santé a annoncé, ce jeudi 14 juin 2012, que l'homosexualité ne devait plus être un critère de contre-indication pour le don du sang.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Les homos bientôt autorisés à donner leur sang ?

Les appels au don du sang se multiplient. L'Etablissement Français du Sang (EFS) le répète régulièrement : leur fonctionnement à flux tendu les projette régulièrement à la limite de la panne sèche. Pour autant, toute une partie de la population des donneurs potentiels est interdite de don : les hommes homosexuels. Ces derniers sont repérés grâce à l'entretien préalable au don, pendant lequel le médecin les interroge sur leurs orientations sexuelles. Un seul rapport avec un homme déclaré, les donneurs volontaires sont déboutés et fichés à vie à l'EFS.

Une interdiction justifiée par des statistiques

Cette interdiction de donner son sang, basée sur les préférences sexuelles, existe depuis 1983. Ce n'est pas vraiment une interdiction mais une contre-indication, avec comme justification de la part de l'EFS, des statistiques : "En 2010, en France, le nombre de cas de découverte de séropositivité VIH était de 6 pour 100 000 pour les hétérosexuels. Et de 758 pour 100 000 chez les homosexuels masculins (selon les chiffres de l'InVS). Le risque d'exposition au VIH était donc 200 fois plus élevé lors d'une relation sexuelle entre hommes que lors d'une relation hétérosexuelle ou d'une relation sexuelle entre femmes."

Interdiction bientôt levée ?

Mais cette interdiction est sur le point d'être levée. Les homosexuels hommes devraient bientôt être autorisés : "On peut et on doit revoir cette politique (...). La sécurité doit être assurée, il n'est pas question de prendre le moindre risque en terme de transfusion, mais le critère ne peut pas être (...) l'inclination sexuelle", a déclaré Marisol Touraine à l'occasion de la Journée mondiale des donneurs de sang.

Pour Jacques Lize, secrétaire général d'Idaho, (International Day Against Homophobia and Transphobia, association présente dans 70 pays), "c'est satisfaisant, on attendait de ce gouvernement une réouverture du débat. On a le sentiment d'avoir été mené en bateau par les autres gouvernements : Xavier Bertrand avait annoncé qu'il allait lever l'interdiction. Il a été remplacé par Roselyne Bachelot qui a répété cet engagement, avant de faire un démenti deux mois plus tard, en reprenant les arguments. L'Angleterre, l'Italie, l'Espagne, le Portugal sont revenus sur ces interdictions, il est donc temps qu'on s'y penche".

Après les déclarations... l'action ?

"Le critère de l'orientation sexuelle n'est pas en soi un risque. En revanche la multiplicité des relations et des partenaires constitue un facteur de risque, quelle que soit l'orientation sexuelle et le genre de la personne", a souligné la ministre. Une réflexion est donc ouverte sur les modifications à apporter aux contrôles préalables au don, sans augmenter les facteurs de risques.

"Les déclarations, on a l'habitude", reprend Jacques Lize. "C'est une bonne nouvelle qu'on reparle de ce débat après la fermeture du dossier par Roselyne Bachelot. Mais attendons les décisions qui seront prises".

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