Les filles d'Ipanema sont en surpoids

Au pays où le culte du corps tourne souvent à l'obsession, la moitié de la population est désormais en surpoids. Manque de temps, alimentation industrielle déséquilibrée de moins en moins chère, sédentarisation croissante : le Brésil, qui a sorti de la pauvreté 30 millions de personnes ces dernières années, est en train de payer le prix fort de sa rapide croissance.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Les filles d'Ipanema sont en surpoids

Près de la moitié des 191 millions de Brésiliens est en surpoids et 16 % sont obèses, selon un rapport du ministère de la Santé. Dans les deux cas, il s'agit d'une augmentation de 5 points en seulement 5 ans.

"Il est temps de renverser la tendance pour ne pas devenir un pays comme les Etats-Unis, où 35,7 % de la population adulte est obèse", a récemment alerté le ministre, Alexandre Padilha.

Les femmes au corps parfait allongées en bikini sur la plage et les Apollons qui jouent au foot ont pris du ventre. Les "gordinhos", comme on les appelle là-bas, ce qui signifie "enrobés", sont en train de prendre le dessus sur les muses au corps doré qui furent source d'inspiration de chansons comme "La fille d'Ipanema"...

"Le Brésilien mange mal. Il pourrait manger des légumes verts, mais il préfère les féculents, le gras", déclare à l'AFP Solange de Gonçalves, une Carioca de 38 ans qui pèse 123 kilos et fait partie des 30 millions d'obèses du pays.

Elle souffre d'obésité depuis toute petite, mais aussi d'hypertension et de diabète et confie que sa vie n'est pas facile : "Dans la rue on te regarde, il n'y a pas de vêtements à ta taille. Une fois je suis restée coincée dans le tourniquet de l'autobus", raconte-t-elle la voix brisée. Solange envie les mannequins et acteurs qui font la une des magazines ou jouent dans les telenovelas.

Après douze ans d'attente, Solange a réussi à se faire poser un anneau gastrique en juillet, une opération prise en charge par le système public de santé.

Grâce à cette opération qui réduit drastiquement la taille de l'estomac, un obèse peut perdre 80 % de son excès de poids. Mais le patient doit suivre un accompagnement clinique avec le chirurgien, un endocrinologue, un psychologue et un nutritionniste toute sa vie.

"Le secret du traitement est de suivre un régime. L'opération est un outil pour aider le patient, mais s'il sort du régime, il reprendra du poids", explique à l'AFP Octavio Falcao, chirurgien spécialisé dans ce type d'opérations, qui a connu un boom de 275 % au Brésil de 2003 à 2010.

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