Algie vasculaire de la face : la neurostimulation comme dernier recours

Chez les patients atteints d’une algie vasculaire de la face, lorsque les traitements médicamenteux ne suffisent plus, une chirurgie est envisagée avec l’implantation d’électrodes de stimulation. Ce traitement reste exceptionnel.

Solenn Guyomard
Rédigé le
Les électrodes de stimulation pour soulager l'algie vasculaire de la face
Les électrodes de stimulation pour soulager l'algie vasculaire de la face  —  Le Mag de la Santé - France 5

Cela fait maintenant quatre ans que Romain souffre d’algie vasculaire de la face. Les crises provoquent des douleurs à la limite du supportable.   

Pour Romain, les traitements médicamenteux n’ont pas suffi à calmer les douleurs. Il a donc bénéficié il y a un an d’une opération, l’implantation d’électrodes de stimulation. Mais son appareillage est défectueux, une deuxième opération était donc nécessaire.  

Stimuler les nerfs occipitaux

“Notre cible, ce sont les nerfs occipitaux qui courent à la partie postérieure de la tête, sous la peau. L'idée est de mettre des électrodes au contact de ces nerfs de manière à les stimuler de manière chronique. Ensuite ces électrodes vont être amenées pour les connecter à un stimulateur électrique au niveau abdominal pour plus de confort pour le patient", explique le Pr Denys Fontaine, neurochirurgien au CHU de Nice.

Trente minutes après le début de l’opération, l’ensemble de l’appareillage est retiré. Le chirurgien installe maintenant le nouveau matériel.

"Cette stimulation va fonctionner comme un traitement préventif en diminuant la fréquence des crises progressivement. Le mécanisme de l’action n’est pas bien élucidé. On trompe probablement les systèmes d'intégration de la douleur au niveau des structures profondes du cerveau", commente le Pr Denys Fontaine.

Des crises qui peuvent diminuer de 80 à 90 %

Le geste est très délicat, l'aiguille va permettre de guider et de placer avec précision la nouvelle électrode. Le fil relié à l’électrode est glissé sous la peau de Romain, le long de son tronc. Ce fil sera raccordé au stimulateur, au niveau de l’abdomen.

L’opération se termine, au total, elle aura duré 1 h 30. Quatre-heures plus tard, Romain se réveille doucement. Il va très vite savoir si son nouvel appareil fonctionne. L’infirmière va régler l’intensité et la régularité du courant.

L'objectif est de retrouver le soulagement et les mêmes sensations qu’après sa première chirurgie. Prêt de la moitié des patients qui ont bénéficié de cette intervention ont vu leurs crises diminuer de 80 à 90 %.