Résistance aux antibiotiques : des clés pour la combattre

Des chercheurs ont annoncé avoir découvert le talon d'Achille de certaines bactéries, pour lesquelles peu d'antibiotiques sont aujourd'hui réellement efficaces. Cette découverte pourrait permettre, à terme, le développement de traitements spécifiques.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Résistance aux antibiotiques : des clés pour la combattre

Certaines bactéries (dites à Gram négatif, voir encadré) possèdent une double membrane cellulaire qui les rendent particulièrement résistantes aux agressions extérieures.

Des chercheurs britanniques se sont intéressés à la façon dont la bactérie construit sa paroi extérieure, en étudiant au plus près les "briques" qui la constituent. Ces briques, ce sont des molécules nommées lipopolysaccharides.

Après plusieurs années de recherches, les scientifiques ont décrit, dans la revue scientifique Nature, le 18 juin 2014, le processus par lequel la cellule transporte ces lipopolysaccharides de l'intérieur vers l'extérieur.

Or, au cours de leurs expériences, les chercheurs ont également démontré que si cette voie de transport était bloquée, la cellule ne pouvait survivre bien longtemps. En d'autre termes, si l'on empêche le mur d'être réparé, il s'effondre... et la bactérie meurt.

De nombreux antibiotiques visent déjà la synthèse des membranes des bactéries Gram positif (à simple membrane), mais sont généralement peu efficaces contre celles à Gram négatif. Les travaux - très détaillés - des chercheurs britanniques ouvrent la voie à de nouvelles stratégies antibiotiques.

Source : Structural basis for outer membrane lipopolysaccharide insertion. Haohao Dong et coll. Nature, 18 juin 2014. doi:10.1038/nature13464

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Gram positif, Gram négatif ?

Certaines bactéries ont une paroi simple, d'autre une paroi double. En utilisant un colorant spécifique, qui adhère exclusivement aux premières, on peut différencier les deux classes de bactérie. Ce processus a été mis en place en 1884 par le danois Hans Christian Gram.

Parmi les germes à "Gram négatif" résistants les plus répandus figurent notamment la bactérie intestinale Escherichia coli et la bactérie Klebsiella pneumoniae, à l'origine d'infections des voies respiratoires.