Bulletin de santé du 12 août 2011

Un médecin soupçonné d'euthanasie à Bayonne, l'augmentation avérée des troubles thyroïdiens en Corse depuis Tchernobyl, le Japon touché par une vague de chaleur, un tatouage pour surveiller sa santé... Petit tour des informations médicales du jour.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Bulletin de santé du 12 août 2011

Suspicion d'euthanasie : ouverture d'une information judiciaire contre un médecin à Bayonne

Une information judiciaire pour empoisonnement devait être ouverte, vendredi 12 août 2011, à l'encontre du médecin de l'hôpital de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) soupçonné d'euthanasie active sur au moins quatre patients âgés.

Responsable du court séjour au pôle réanimation-urgences de l'hôpital, Nicolas Bonnemaison devait être présenté devant un juge d'instruction et mis en examen pour "empoisonnement commis sur des personnes particulièrement vulnérables". La décision de mise en examen, attendue dans la matinée, concerne plusieurs décès survenus au cours des cinq derniers mois, dont celui d'une patiente âgée de 92 ans, décédée le 3 août 2011. Les faits se seraient déroulés dans le service des urgences de cet établissement. Selon le quotidien Sud-Ouest, le médecin aurait reconnu les faits.

Une information préliminaire avait été ouverte, jeudi 11 août 2011, pour "homicide volontaire avec préméditation" à l'encontre de ce médecin placé en garde à vue dès mercredi après avoir été visé par une dénonciation adressée à la direction de l'hôpital par des agents de son service. La nouvelle qualification des faits, basée sur la notion d'empoisonnement au lieu d'homicide volontaire ne constitue qu'une nuance en termes de "mode opératoire" pour des crimes qui sont dans les deux cas passibles de la réclusion criminelle à perpétuité, a indiqué le vice-procureur de la République de Bayonne, Stéphane Lambert.

Les quatre décès considérés comme suspects avaient été constatés en avril 2011 puis en mai, en juillet et enfin le 3 août 2011, date de la mort de la patiente de 92 ans qui avait été admise aux urgences la veille. Tous ces décès suspects concernent des personnes âgées ayant été admises aux urgences tout en étant classées en "fin de vie", dans l'attente d'un placement dans un service de soins palliatifs.

Le ministre du Travail et de la Santé, Xavier Bertrand et Nora Berra, secrétaire d'Etat chargée de la Santé, ont annoncé, jeudi 11 août 2011, l'ouverture d'une enquête administrative de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), portant sur "les conditions du décès de personnes hospitalisées" à Bayonne.

Source : AFP

En savoir plus :

Sur Allodocteurs.fr :

 

Tchernobyl : augmentation importante des troubles thyroïdiens en Corse

Une augmentation importante de la proportion des troubles de la thyroïde a été observée en Corse après l'accident de Tchernobyl, selon un rapport d'experts.

Le Parisien fait état de ce rapport sur les conséquences sanitaires en Corse de la plus grande catastrophe du nucléaire civil survenue à Tchernobyl en Ukraine, le 26 avril 1986, alors qu'une décision de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris est attendue le 7 septembre 2011.

Co-signé par les professeurs Pierre-Marie Bras et Gilbert Mouthon, ce document tente de mesurer l'impact du nuage radioactif de Tchernobyl sur l'île. Ce travail s'appuie sur un échantillonnage tiré de 2 096 dossiers du Dr Jean-Charles Vellutini, premier endocrinologue installé en Corse, ce qui a permis une analyse "comparative avant et après 1986".

Au terme de leur étude, les experts ont "observé une augmentation importante à très importante après 1986 dans l'espèce humaine de la proportion des troubles thyroïdiens par rapport aux autres affections endocriniennes (ndlr : touchant d'autres glandes), le pourcentage moyen étant de 44 % et pouvant atteindre plus de 100 %". Une augmentation du pourcentage de troubles thyroïdiens dans cette population après 1986 a donc éte observée.

La Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris devrait se prononcer le 7 septembre 2011 sur le sort du professeur Pierre Pellerin, ancien patron du Service Central de Protection contre les Rayons Ionisants (SCPRI), mis en examen en 2006 pour "tromperie aggravée".

Source : AFP

En savoir plus :

 

Après le tsunami, le Japon touché par une vague de chaleur

Alors qu'en France le soleil peine à s'installer, au Japon la canicule fait des dégâts. Une vague de chaleur persistante sur la majeure partie du pays a fait au moins 36 morts depuis juillet 2011 et entraîné l'hospitalisation de près de 22 000 personnes, selon des statistiques officielles et les médias.

Cette semaine, le mercure a grimpé au-dessus des 35 °C pendant trois jours consécutifs, alors que les autorités demandent de limiter l'usage des climatiseurs par mesure d'économies d'électricité en raison de l'accident nucléaire de Fukushima. Près des trois quarts des 54 réacteurs nucléaires du Japon sont à l'arrêt, cinq mois après le séisme et le tsunami qui ont provoqué la plus grave catastrophe nucléaire depuis 25 ans à la centrale Fukushima Daiichi.

Dans la seule journée du jeudi 11 août 2011, quatre personnes sont décédées d'un coup de chaleur : deux agriculteurs, un garde de sécurité et un ouvrier du bâtiment, d'après le journal Asahi. Plus de 900 personnes ont été hospitalisées avec des symptômes d'hyperthermie, dont une vingtaine dans un état grave selon l'agence de presse Kyodo.

Entre le début de juillet et la première semaine d'août 2011, la vague de chaleur avait déjà fait 32 morts et causé l'hospitalisation de plus de 21 000 personnes au Japon, selon les statistiques de l'Agence chargée des incendies et des désastres naturels.

Source : AFP

En savoir plus :

 

Un timbre épidermique pour surveiller sa santé

Une équipe internationale de chercheurs a dévoilé, jeudi 11 août 2011, un timbre épidermique plus fin qu'un cheveu, adhérant sans colle à la peau et capable de mesurer le rythme cardiaque ou encore l'activité cérébrale et musculaire, grâce à des capteurs électroniques.

Ce "Système électronique épidermique" (Epidermal Electronics System ou EES) sans fil a permis à cette équipe d'ingénieurs et de scientifiques de développer une nouvelle catégorie d'instruments micro-électroniques : des capteurs, des diodes lumineuses et des transmetteurs miniaturisés ainsi qu'un réseau de filaments pour les relier entre eux. Ces travaux sont publiés dans la revue américaine Science datée du 12 août 2011.

Alors que les technologies existantes permettant de mesurer le rythme cardiaque, les ondes cérébrales et l'activité musculaire sont lourdes et encombrantes, les instruments conçus pour l'EES offrent la possibilité d'appliquer des capteurs sur la peau sans que la personne ne s'en rende compte. Ces capteurs ne pèsent effectivement quasiment rien, n'ont pas de branchement extérieur et requièrent très peu d'électricité pour fonctionner.

Ce timbre est tellement fin que les interactions avec la peau au niveau moléculaire lui permettent d'adhérer sans colle et de rester en place pendant 24 heures dans des conditions idéales.

Il devrait permettre de mesurer l'activité biologique du corps à des endroits où les capteurs électroniques actuels ne peuvent être utilisés, comme la gorge.

Ces chercheurs explorent également des applications cliniques surtout pour les maladies où les capteurs électroniques sont essentiels comme l'apnée du sommeil et les soins néonataux. Plus tard, ils espèrent incorporer des instruments diffusant des fluides, ce qui ouvriraient une nouvelle ère pour les bandages électroniques et les traitements des brûlures.

Source : AFP

En savoir plus :